I L’enfer du Carso 14 août 1917. Un lourd et brûlant crépuscule descend sur la vieille ville très italienne où je viens d’arriver et d’où je dois repartir demain pour le Carso. Je n’ai pas le droit d’en dire le nom, bien que tout le monde le sache. Naguère, elle devait vivre dans la tranquillité et le silence ; mais, depuis qu’elle est devenue une sorte de vestibule des batailles, elle s’est tout à coup encombrée d’officiers, de soldats et d’automobiles militaires qui y mènent grand tapage. Elle a de vieux palais dont quelques-uns sont adorables, des places avec statues et fontaines, des rues plutôt tortueuses bordées de porches aux antiques piliers ; à chaque pas, elle fait tableau. Pour comble, ces soldats, qui la peuplent jusqu’à l’encombrement, sont des Alpins ou des canonniers de m