V Leur « gracieux » kaiser Une telle épithète, pour qualifier le Monstre, est une trouvaille dont l’univers est redevable, si je ne me trompe, à l’imagination poétique d’Hindenburg. « Notre gracieux kaiser », c’est lui, Hindenburg, qui a proféré cela ! Si tout autre qu’un Allemand eût osé accoler ces deux mots, on se serait dit : « C’est de la plus amusante ironie. » Mais non, l’Allemagne n’ayant jamais eu le sens du ridicule, c’est sérieux, et, outre-Rhin, cela passe sans faire bondir personne. À l’heure qu’il est, que pense-t-il, ce gracieux personnage, en présence de la colossale partie qu’il a perdue ? Après tant d’années de préparatifs infernaux, avoir osé enfin la jouer, cette partie dont il attendait une apothéose, et n’aboutir qu’à une chute dans un cloaque sans nom, fait de san