XIV BatailleLe 104e de ligne était en garnison à Paris. Le lendemain du jour où M. Bitterlin avait déclaré la guerre à son gendre, il courut de bon matin au café militaire de la rue Saint-Antoine, et demanda l’Annuaire de 1858. De son côté, Meo, après avoir fait sa nuit sur les deux oreilles, entrait dans un cabinet de lecture et cherchait dans l’Annuaire la liste des officiers du 104e. Les deux ennemis avaient, d’excellentes raisons pour choisir leurs témoins dans le régiment. Le capitaine y comptait plusieurs camarades, et Meo plusieurs amis. L’un et l’autre y avaient laissé des souvenirs, une tradition, une légende. La pension des lieutenants était encore égayée de temps à autres par quelques caricatures historiques d’après le capitaine Bitterlin, et tous les officiers du siège de Rome