XIII Où Meo refuse la main d’EmmaÀ dater de cette soirée, M. Bitterlin ne dormit plus. Son nom pur et sans tache, ce nom qui aurait pu être celui d’un maréchal de France, et qui avait été, faute de mieux, le nom d’un homme de principes, il le voyait livré par les journaux à la curiosité publique. Il pensait avec épouvante que l’univers entier allait parler de lui comme d’un manieur de cartes. Les détails ridicules où l’on avait encadré son aventure le feraient placer un jour ou l’autre dans quelque galerie de joueurs célèbres. À peine s’il osait regarder la devanture des marchands d’images, tant il avait peur d’y trouver son portrait. Et sa fille, que dirait-elle lorsqu’elle saurait la conduite qu’il avait tenue ? Quel respect conserverait-elle pour son autorité ? Pour comble de disgrâce,