III
MeoLe marais est un quartier paisible, qui le serait bien davantage si l’on y rencontrait moins de pensions. Les personnes timides qui viennent chercher le repos vers la rue Saint-Antoine, sont exposées à tomber quatre fois par jour dans les grandes caravanes murmurantes qu’on mène au lycée Charlemagne. Cette belle jeunesse est l’espérance de la patrie et la terreur du voisinage. Il ne faut pas le dire aux parents : les mères et les sœurs ne voudront jamais croire qu’un garçon doux et poli dans sa famille devienne impertinent et grossier dans les rangs de ses camarades. Cependant, les bourgeois qui prêtent à dire ou à rire, les hommes qui ont le nez fait de certaine manière, et toutes les femmes, sans exception, cherchent des détours d’un quart de lieue pour échapper aux quolibets des pensions.
Agathe oublia cette précaution importante, un matin qu’elle était sortie avec Emma. Elle l’avait menée au Paradis des Dames, rue Saint-Antoine, pour choisir une robe d’été. En revenant vers la rue des Vosges, elle aperçut un gros d’écoliers qui s’acheminait au pas accéléré vers la porte du lycée. Pour éviter la rencontre, elle se jeta étourdiment dans la rue Culture-Sainte-Catherine, et elle se trouva prise entre deux interminables pensions, comme entre deux murs parallèles. Les pauvres filles trottèrent sans trop d’accidents jusqu’à moitié de leur course ; tout au plus si les petits garçons qui marchaient en tête risquèrent une observation sur la bobonne d’Emma ; mais à la hauteur du numéro 4, devant la caserne des pompiers, les élèves de rhétorique et de seconde, renforcés de quelques mathématiciens, se serrèrent en rond autour d’elles pour les mitrailler de leurs galanteries :
« Mademoiselle, n’ai-je pas eu l’honneur de danser avec vous à la Closerie des Lilas ?
– Mademoiselle, si je ne craignais de vous compromettre, je vous offrirais un sou de pain d’épice.
– Mademoiselle, daignez accepter mon bras jusqu’à la pension !
– Mademoiselle, demandez ma main au pion, il ne vous la refusera pas.
– Mademoiselle, venez me voir jeudi au parloir ; je m’appelle Samajou.
– Ce n’est pas vrai, mademoiselle, il s’appelle Caboche. »
Je ne sais pas où les maîtres d’étude avaient l’esprit : l’un regardait voler les premières hirondelles, l’autre lorgnait le comptoir d’étain d’une boutique voisine ; tandis qu’Emma, rouge comme une cerise, s’escrimait de ses deux coudes pour faire une trouée dans l’ennemi, et que la grosse Agathe distribuait des coups de poing dans la foule.
« Je te connais beau masque, disait un lettré à la servante ; tu es Vulcain déguisé en femme pour accompagner Vénus à Paris. » Un autre citait de mémoire quelques plaisanteries de haut goût inventées par le bon Panurge à l’usage des dames de son temps.
Une grêle de soufflets qui sembla tomber du ciel vint écarter les assiégeants et mettre les prisonnières en liberté. Emma, brisée de fatigue et de peur, et plus morte que vive, se sentit comme emportée par un grand jeune homme à barbe noire. Elle entendit confusément un mélange épouvantable de clameurs indignées : ah ! oh ! ouh ! Grand lâche ! C’est dégoûtant ! » Elle vit quelques livres pleuvoir autour d’elle sur le pavé de la rue ; puis ses yeux se fermèrent et elle ne vit plus rien.
Lorsqu’elle reprit ses sens, elle était dans une chambre inconnue, Agathe lui faisait respirer un flacon ; un homme beau comme le jour, ou plutôt comme le soir, se tenait à genoux devant elle et lui frappait dans les mains. Elle promena machinalement ses yeux sur les quatre murs, et se vit entourée de grands seigneurs et de grandes dames, dans les cadres les plus magnifiques : « Où suis-je ? » dit-elle.
Son libérateur lui répondit d’une voix grave et douce, avec un accent étranger : « Chez-moi, mademoiselle ; excusez la liberté de ma conduite et la pauvreté de mon réduit. »
Elle s’aperçut que sa robe était ouverte, et elle se leva vivement pour passer dans une autre pièce et se rajuster à loisir. Le jeune homme devina son intention : « Je n’ai que cette chambre, lui dit-il, et je vous y laisse ; trop heureux si vous daignez un instant vous y croire chez vous. Nous sommes au rez-de-chaussée ; j’attendrai fort bien dans la cour. »
Lui sorti, Emma se jeta au cou de la grosse Agathe : « Quelle aventure ! lui dit-elle. Pourvu que mon père n’en sache rien ! » Elle chercha une glace pour se recoiffer ; elle ne trouva qu’un petit miroir grand comme la main : « Notre ami n’est pas coquet, dit-elle.
– M’est avis plutôt qu’il n’est pas riche, reprit Agathe en montrant du doigt les chaises de paille, la table de bois blanc et un lit de pensionnaire. Il n’y a pas là pour deux cents francs de meubles, excepté les images qui auront coûté cher. Mais te voilà prête, on peut faire rentrer ce monsieur. » Elle ouvrit la porte en criant : « Revenez, jeune homme ! C’est fait. »
L’inconnu représentait le type italien dans toute sa beauté et dans toute sa force. Ce n’était plus un adolescent, mais un homme de trente ans sonnés, grand, brun, large des épaules, coloré, brillant de santé et de vigueur. Ses yeux, ses dents, ses ongles bien poils, quelques bijoux qu’il portait sur sa personne, formaient autant de points lumineux dont une enfant de l’âge d’Emma devait être éblouie. La recherche de sa toilette, comme la beauté de ses tableaux, semblait incompatible avec la modestie de ses meubles. L’élégance de sa tournure et la distinction de son langage ne contrastaient pas moins violemment avec cette chambre de trois cents francs par an, située au rez-de-chaussée, sur la rue, comme une loge de portier.
Il demanda à ses protégées si elles n’avaient besoin de rien.
« Vous m’excuserez, répondit la grosse Agathe. Nous avons besoin de filer tout de suite, pour que monsieur ne sache pas nos histoires. Emma, dis merci à ce jeune homme ; nous lui devons une fière chandelle.
– Je me trouve plus que payé, reprit-il en souriant, et n’insistons pas sur un service que je suis presque honteux d’avoir rendu. Plût à Bleu que j’eusse tué quelqu’un pour être agréable à mademoiselle !
– J’en serais bien fâchée, dit Emma sur le seuil de la porte, tandis que je m’en vais fort heureuse de vous avoir rencontré. »
Il t’escorta jusque dans la rue avec force révérences qui n’étaient pas gauches, et, au moment de prendre congé d’elle, comme la jeune fille lui réitérait ses remerciements pour la dernière fois, il la regarda tristement et lui dit :
« Tout ceci est peut-être un grand malheur pour moi, car je n’ai plus rien de ce qu’il faudrait pour obtenir votre main, et je sens que je vous aimerai toute ma vie. »
Emma tressaillit violemment à cette brusque confidence tirée à brûle-pourpoint sur le trottoir.
« Gardez-vous-en bien, répondit-elle en fuyant ; vous seriez un homme mort ! »
L’Italien la suivit des yeux jusqu’au bout de la rue, sans penser à courir après elle. Il demeura quelque temps sur la porte tout songeur et sans chapeau, en homme qui se préoccupe peu du qu’en dira-t-on. Bientôt il se souvint qu’il ne connaissait ni le nom ni la demeure d’Emma, et il prit sa course, mais trop tard.
Il revint au bout d’un quart d’heure, trouva sa chambre grande ouverte, et écrivit trois lettres que je veux transcrire ici, parce qu’elles dépeignent fidèlement l’état de son âme, Permette-moi de conserver dans la traduction toute la naïveté italienne.
« À noble homme M. le comte Marsoni, en son palais, Bologne.
Ami très estimé,
Depuis ta dernière très affectueuse lettre, je ne t’ai pas répondu une ligne parce que je n’avais rien à te mander. Je végétais plutôt que je ne vivais et l’histoire d’une plante ne s’écrit point. N’est-ce pas d’aujourd’hui seulement que je suis un homme, puisque c’est aujourd’hui que j’ai commencé d’aimer ? Oui, j’aime ! Le grand mot est lâché, tu peux en faire part à tous nos amis, à l’univers entier : je voudrais que la nouvelle en parvint jusqu’au ciel. Ce Meo, plus indifférent quoique moins vertueux qu’Hippolyte, ce Meo, que vous accusiez d’avoir le cœur glacé d’un Anglais, brûle de tous les feux de l’amour. Il a ressenti cette commotion violente qui renverse les idées les mieux enracinées et les résolutions les plus fermes. Te ferai-je le portrait de celle que j’aime ? Non, Va voir le soleil la première fois qu’il se lèvera dans les blonds nuages du matin, et sois persuadé qu’il est moins brillant qu’elle. Ne me demande pas si elle est riche et noble ; je crois qu’elle appartient à la classe moyenne, qui est la plus Intelligente, la plus honnête et véritablement la première dans ce pays. Mais lût-elle la fille d’un homme de rien, tu sais qu’on ne s’arrête pas à de tels obstacles lorsqu’on aime. Il y en aura d’autres que je prévois, dont elle m’a averti elle-même. Danger de mort, m’a-t-elle dit. Peut-être quelque rival !… Qu’il vienne ! je lui apprendrai ce que mes amis et mes ennemis connaissent également bien, c’est à savoir que le fer et le feu sont les joujoux des enfants de la maison de Miranda. Ce nom, que je n’ai plus le droit de porter, me rappelle aux affaires… (je ne dirai pas sérieuses, car il n’y a rien de plus sérieux que l’amour), mais aux affaires ennuyeuses. Renvoie-moi les mille écus que je t’ai adressés sou à sou en cinq ans, et qui devaient servir, avec mes futures économies, à racheter la terre et le titre de Miranda. Cet argent me sera probablement nécessaire ici, car tu prévois bien que Meo amoureux ne va plus s’abrutir à travailler. Ajoutes-y du tien tout ce dont tu pourras disposer présentement, sans oublier que je ne serai peut-être jamais en état de te le rendre. Enfin aide-moi à être heureux ; c’est la seule fortune à laquelle prétende désormais
Ton ami très fidèle et très dévoué,
BARTOLOMEO NARNI,
Qui n’est pas en bon chemin pour redevenir
Comte DE MIRANDA. »
La seconde lettre était adressée à M. Silivergo, directeur de l’imprimerie franco-italienne à Paris.
« Très respecté monsieur,
Je serais le plus ingrat et le dernier des hommes, si je pouvais oublier le généreux empressement avec lequel vous m’avez fourni des moyens d’existence, le jour où, exilé et sans ressources, j’ai, pour la première fois, frappé à votre porte. En me donnant, malgré mon inexpérience avouée, l’emploi très honorable et assez lucratif de correcteur, vous m’avez littéralement mis le pain à la main. Croyez donc, très cher monsieur, que, si je vous quitte sans avertissement et sans préparation, aujourd’hui que mes services vous sont devenus assez utiles, ce n’est pas pour éviter lâchement d’acquitter une dette de reconnaissance, mais plutôt parce que je ne me possède plus, et qu’une force supérieure à ma volonté dispose tyranniquement de ma vie. Cette force irrésistible, est-il besoin de la nommer ? On n’arrive pas à l’âge vénérable où vous êtes, cher et excellent monsieur, sans éprouver au moins une fois les violences de l’amour. Ah ! si seulement je pouvais vous montrer la divine petite main que, tout à l’heure encore, je serrais dans les miennes, vous seriez le premier à encourager ma désertion et à louer la résolution que j’ai prise de vivre tout à la passion. Je sais que je laisse l’imprimerie dans un grand embarras, et que mon départ vous fera perdre quelque argent dans un moment où vous êtes surchargé d’ouvrage et où tout votre monde vous est nécessaire ; mais l’argent peut-il être mis en balance avec le bonheur ? D’ailleurs la besogne que je ferais chez vous serait nécessairement négligée, et plus nuisible qu’utile à vos intérêts. Mettez-vous à la place d’un homme qui n’a jamais aimé, et qui, pour la première fois, aime : comment pourrait-il s’appliquer sérieusement à autre chose qu’à son amour ? Agréez donc, cher monsieur, ma démission de l’emploi que vous m’aviez si gracieusement offert, et croyez à l’éternelle reconnaissance de votre bien dévoué
B. NARNI. »
Il écrivit ces deux lettres sans hésiter, sans chercher un mot, laissant aller sa plume au courant de la sensation présente. Il ne fut pas plus embarrassé pour rédiger la curiosité morale que voici :
« À la très illustre signora Aurelia, coryphée au théâtre impérial Italien, Paris.
Ma très chère Aurélia,
Te souviens-tu que bien souvent tu m’as reproché d’être plus froid que la neige et d’ignorer les véritables transports de l’amour ? Je croyais t’aimer cependant, et je souffrais tant de te voir incrédule, que je recherchais, pour te persuader, toutes les expressions les plus violentes dont les poètes se sont servis dans la peinture de la passion. Aujourd’hui je sens enfin que tu avais raison et que tes plaintes étaient justes, car je viens d’éprouver quelque chose de nouveau et d’inconnu que, dans toute ma jeunesse, je n’avais pas même deviné. Je brûle et j’ai froid, mon cœur bat furieusement et s’arrête tout à coup ; je me sens à la fois hardi comme un lion et timide comme un agneau ; bref, je suis devenu un autre. Tu comprendrais toi-même ce délire, si tu avais seulement aperçu celle qui le cause. Qu’elle est belle ! Que ses yeux sont purs ! Que sa voix est douce ! Toute sa personne est comme pétrie d’innocence et de candeur ; c’est un ange. Dès à présent ma vie est entre ses mains ; car, si je n’arrive à l’obtenir pour femme, je quitterai ce monde plutôt que de la voir unie à un autre. Me voilà donc le plus heureux et le plus malheureux des hommes. J’irai te conter mes plaisirs et mes peines ; ne peut-il pas rester une bonne amitié entre nous ? Si tu m’aimes réellement, comme tu me l’as dit et comme je le crois, tu t’intéresseras à une affaire qui est devenue l’unique but de mes pensées. Je te parlerai d’elle ; tu me consoleras dans mes chagrins ; tu me conseilleras dans mes dangers ; tu m’aideras s’il le faut : c’est un rôle digne d’un cœur comme le tien. À ce prix, tu peux compter sur l’amitié solide et le dévouement Inébranlable de ton très affectionné,
MEO. »
Celui qui montrait ainsi le nu de son âme avec l’égoïsme naïf et l’impitoyable sincérité d’un enfant, est un des hommes les plus grands et les plus courageux de la jeune Italie, Bartolomeo, ou plus familièrement Meo Narni, citoyen de la noble ville de Bologne, est le dentier rejeton d’une famille aussi ancienne que les Caetani ou les Pepoli. Dans la grande salle de son ancien palais, Annibal Carrache a peint les rois mages prosternés devant les armes des Miranda (une étoile d’or sur champ d’azur) avec cette devise héroïque : Miranda regibus. Les revenus nets de cette illustre maison s’élevaient encore il y a dix ans à sept ou huit mille écus romains, et Meo jeune, brûlant, élevé dans une des meilleures écoles du Piémont, faisait bonne figure aux yeux de ses concitoyens. L’éclat de son nom, la générosité de son caractère, l’abondance avec laquelle il exprimait les idées à la mode, tout le désigna, malgré son extrême jeunesse, aux suffrages des Bolonais : on l’élut membre de cette première assemblée que Rossi avait convoquée pour son malheur. Il était encore député sous la république romaine, et l’honneur de représenter le peuple lui coûta tout son bien. Il se raina d’ailleurs fort honorablement, à l’antique, en distributions de pain et de souliers. La misère était grande, les étrangers qui donnent à vivre aux petites gens de Rome se sauvaient de l’Italie comme du feu ; l’argent était si rare que le gouvernement frappait des pièces de 8 sous, d’une valeur intrinsèque de 2 centimes. Les 40 000 francs de rente du pauvre Meo ne furent qu’une bouchée pour ce peuple aux dents longues. Cette noble escapade le rendit odieux au parti monarchique, suspect au triumvirat, ridicule aux yeux de plusieurs, et cher à quelques pauvres diables. Mais il avait suivi son penchant, et c’est beaucoup pour un Italien. Quand les Français parurent devant Rome, il monta à la tribune et prouva assez éloquemment que la lutte était impossible ; mais sa proposition ayant été rejetée, il se battit en homme qui n’a plus le sou. La ville prise, il fut dénoncé au général français comme pillard des palais et des églises, et traduit en cette qualité devant le conseil de guerre. Assis au banc des accusés, il ne se souvint nullement qu’il était en cause, et fit un très beau discours sur l’avenir de l’Italie. Il avait oublié de chercher des témoins à décharge : « le n’en ai pas besoin, dit-il, les témoins à charge me suffiront. » Nos officiers acquittèrent glorieusement ce jeune fou qui exhalait un parfum de vaillance et de loyauté.
Cependant, comme tout le monde ne lui avait pas pardonné, il s’exila dès qu’il eut liquidé ses affaires. L’opération ne tira pas en longueur. Tous ceux à qui il avait emprunté se partagèrent tout ce qu’il avait. Un accapareur de grains, appelé Giacomo Filippo, se fit adjuger au prix de 80 000 francs la terre de Miranda et le titre de comte. Pour ce dernier lot seulement, notre étourdi se souvint de stipuler le droit de rachat ; non parce que la terre valait le double de ce qu’on la payait ; mais parce que le titre y était attaché. Tous comptes faits, il resta presque aussi nu que saint Jean.
Ainsi nanti, il s’embarqua pour la France où il ne connaissait personne, et il employa les plus belles années de sa jeunesse à manger du pain dur sur le pavé de Paris. En 1852, un honnête homme d’imprimeur lui fournit les moyens de vivre, au moment où les portraits de ses aïeux étaient sa dernière ressource. Grâce à l’excellent papa Silivergo, vingt-quatre générations de Miranda furent sauvés du bric-à-brac aussi miraculeusement que Moïse avait été sauvé du Nil. Vous savez le reste de l’histoire. Ce qui est prodigieux, c’est qu’un jeune homme qui gagnait moins de trois mille francs par an ait pu en économiser plus de cinq mille dans un espace de cinq ans. Mais les Italiens, grands et petits, pratiquent lorsqu’il le faut, une sobriété héroïque. Ces mangeurs de salade et de pâtes bouillies ont reçu de la nature une simplicité de goût qui est une richesse et une indépendance. Malheur à l’homme qui a des besoins ! Le superbe Meo, qui avait cassé les verres tout comme un autre, s’accoutuma facilement à vivre de peu. Il prit ses repas dans un bouge ignoré des dieux et des hommes ; mais il fut constamment vêtu comme un seigneur, il but de temps à autre une tasse de café devant Tortoni, et il eut toujours un peu de monnaie à donner aux pauvres, qu’il ne savait pas congédier autrement.