Le Destin Caché de La Luna

Chapitre 6 - Visiteurs de la nuit

Je me suis réveillée en sursaut par un bruit fort quelque part dans la maison. Je me suis redressée, regardant autour de ma chambre, enveloppée par l'obscurité. Dehors, il faisait noir maintenant et je devais avoir dormi pendant des heures. J'ai essayé de calmer ma respiration, écoutant le moindre bruit pendant que Calypso parlait, ce qui m'a fait peur.

'Peut-être, essaie de le contacter, pour voir s'il a entendu aussi.'

J'ai hoché la tête, essayant de me calmer en le contactant rapidement.

'Papa, es-tu réveillé ?'

Ma voix était douce et calme, au cas où il dormirait.

'Mila, cache-toi maintenant !'

Sa voix était frénétique et tendue, faisant chuter mon estomac.

'Que se passe-t-il ?!'

La panique m'a envahie alors que je sentais l'air devenir lourd autour de moi comme si quelqu'un d'autre était là. J'ai lentement retiré ma couverture, reniflant l'air alors qu'une odeur âcre d'égouts m'atteignait. Il y avait quelqu'un d'autre ici... dans ma chambre. Mon cœur s'est serré et j'ai senti le pelage sur le dos de Calypso se dresser. Deux yeux rouges brillants ont lentement commencé à se lever au bout de mon lit, me figeant sur place.

"Nous t'avons observée, petite louve. Oh oui, nous l'avons fait..." une voix profonde et rauque a dit, faisant chuter mon estomac. Qui que ce soit, cela devait être ce que j'avais ressenti ces derniers jours.

'C'est lui qui nous observait.'

J'ai haleté à Calypso, essayant de garder mon calme.

'Reste juste calme, nous devons sortir de cette chambre.'

J'ai repoussé ma peur, essayant de cacher tout signe de celle-ci. Sachant que qui que ce soit, il serait capable de le sentir sur moi.

"Qui es-tu ?" ai-je demandé fermement, gardant ma voix stable en parlant.

"Courageuse petite louve, courageuse en effet." la voix a dit, s'approchant alors que la silhouette d'un grand homme apparaissait devant moi.

Ses vêtements étaient sales et sentaient horriblement mauvais, ses longs cheveux noirs étaient attachés en queue de cheval, et sa peau était bronzée avec une mâchoire acérée. Je dirais qu'il était beau, mais un seul regard dans ses yeux, et je savais que cet homme était une pure incarnation du mal. Ses yeux brillaient d'un rouge, ses dents étaient acérées avec ses canines proéminentes, teintées de rouge. J'ai remarqué bientôt qu'il avait une grande cicatrice qui partait sur le côté de son visage jusqu'à son cou. Un renégat... cela devait être celui dont mon père parlait. Comment avait-il trouvé notre cachette ici ? Comme si l'homme pouvait lire mes pensées, il a parlé brutalement.

"Je pouvais te sentir, ton joli petit parfum, flottant vers moi, chuchotant pour que je te réclame." Sa voix était menaçante et sombre alors qu'il faisait un pas de plus.

"Cet homme, il t'a cachée, quelque chose de si précieux, il ne veut que personne ne t'ait." Ses mots n'avaient pas de sens, mais avant que je ne m'en rende compte, je m'étais redressée, mes mains serrées en poings alors que je me préparais à fuir.

"Où est-il..." ai-je murmuré, la peur m'envahissant, s'il te plaît, déesse, protège mon père.

"Oh, il est pris en charge." Il affichait un sourire malveillant, c'était décidé, je n'allais pas rester ici et laisser quelque chose arriver à mon père. Je devais agir maintenant.

Je me suis levée d'un bond, surprenant l'homme alors que je me précipitais vers ma porte. Il était juste sur mes talons et j'ai relevé rapidement ma jambe en arrière, lui assénant un coup de pied dur dans le ventre, lui coupant le souffle. J'ai ouvert la porte alors que l'homme essayait de reprendre son souffle. J'ai entendu un autre tumulte alors que je courais vers la porte de mon père. La porte avait été arrachée de ses gonds et ce que j'ai vu à l'intérieur a fait chuter mon estomac. Deux autres hommes étaient sur le lit, maintenant mon père au sol alors qu'il grognait de colère, ses yeux s'assombrissant lorsqu'il m'a vue.

"Mila, cours !" a-t-il crié, la colère le submergeait.

Il n'y avait aucune chance que je m'enfuie. J'ai regardé autour de moi, trouvant le tisonnier en fer que j'ai saisi rapidement et j'ai couru dans la pièce. Je savais que l'autre homme pouvait venir pour me chercher à tout moment. Si je pouvais juste libérer mon père, alors nous pourrions courir ensemble. J'ai balancé la barre de fer, coupant le bras de l'un des hommes en lâchant mon père.

"Petite g***e !" l'homme a rugi avec colère.

Mon père a réagi rapidement, frappant l'homme au visage et donnant un coup de pied à l'autre pour le repousser. Il s'est jeté en avant, se transformant instantanément en Lucius alors qu'il s'attaquait aux hommes, arrachant proprement l'un des bras de l'homme qui criait. Mes yeux se sont écarquillés, essayant de rester concentrée alors que mon père attaquait l'autre, ses cris et ses gémissements remplissant la pièce.

"Devons-nous aussi nous transformer ?"

J'ai réfléchi rapidement, me demandant si c'était une bonne idée.

'Non, cela prendra trop de temps, nous ne pouvons pas prendre ce risque.'

J'ai hoché la tête, saisissant fermement le tisonnier en fer dans mes mains alors que j'anticipais l'arrivée de l'autre homme.

"Petite louve, sors et joue." L'homme de tout à l'heure me provoquait, je pouvais entendre qu'il était maintenant dehors.

Mais était-il seul ? Ou y avait-il d'autres hommes ? J'ai regardé les deux corps inanimés qui gisaient maintenant sur le sol. Lucius s'est approché de moi, grondant de manière protectrice alors qu'il fixait l'extérieur.

"Le grand méchant loup ne me fait pas peur." L'homme a crié, mettant encore plus en colère mon père.

'Reste.'

Lucius a grogné alors qu'il s'est lié avec moi, je tenais sa fourrure en le serrant fort. Cela ne semblait pas juste, pourquoi provoquerait-il volontairement mon père alors qu'il devait savoir qu'il venait de tuer deux de ses hommes ?

"Papa s'il te plaît, ne va pas là-bas, c'est un piège, j'en suis certaine." ai-je murmuré rapidement, Calypso était en train de tourner en rond dans mon esprit, l'anxiété l'envahissant alors que nous craignions ce qui nous attendait dehors.

Lucius grognait, continuant d'avancer alors que je mordais ma lèvre nerveusement. Il a passé à peine par la porte, sa taille si énorme que je ne savais pas comment il pouvait même tenir dans la maison. J'ai serré le tisonnier encore plus fort, avançant alors que mon père se retournait, secouant la tête en signe d'avertissement. Je devais juste attendre ici ?

'Si nous l'entendons crier, alors nous irons l'aider.'

Calypso a dit calmement, sa voix étant mon ancre. Je ne savais pas ce que je ferais sans elle. En regardant vers le bas, j'ai réalisé maintenant que je n'étais qu'en sous-vêtements et vêtue d'un long t-shirt. J'ai couru vers la commode de mon père, j'ai trouvé un pantalon de survêtement et je l'ai enfilé rapidement, les nouant autour de ma taille alors qu'ils pouvaient tomber autour de mes jambes.

'Mieux que rien.'

Ai-je pensé, sentant l'approbation de Calypso. J'ai regardé vers le bas, voyant ces deux hommes allongés là, sans vie. J'étais reconnaissante pour la nuit sombre, car je savais que si je les voyais plus clairement, cela serait quelque chose qui me hanterait toute ma vie.

Juste à ce moment-là, un hurlement déchirant a retenti dehors, me retournant l'estomac. Puis au moins quatre autres hurlements ont suivi.

'Mila, par la porte arrière maintenant, cours, cours aussi vite que tu peux. Tu dois te transformer maintenant !'

Mon père s'est lié à moi et la peur m'a consumée, me faisant laisser échapper un gémissement.

'Je ne peux pas te laisser partir, s'il te plaît, papa, je t'en prie.'

Mon cœur tombait, et je me sentais mal alors que je m'accroupissais lentement, essayant de laisser Calypso prendre le relais, mais je n'arrivais pas à vider mon esprit.

'Va maintenant ! Je te trouverai, je te promets.'

A-t-il dit une dernière fois alors que j'ai entendu des grognements et des reniflements venant de l'extérieur.

'Sors juste par la fenêtre Mila, maintenant.'

Calypso a crié, me tirant à la réalité alors que je regardais vers l'arrière de la pièce. J'ai couru rapidement vers la fenêtre, réalisant que je n'avais même pas de chaussures. Maintenant que j'étais une louve, ça devrait aller comme ça, mon corps peut me réchauffer un moment. Au moins jusqu'à ce que mon père me trouve.

J'ai ouvert la fenêtre à la hâte, la tirant brusquement et sentant l'air frais de la nuit s'engouffrer dans la pièce. Des grognements et des grondements résonnaient dans la sombre forêt, je savais que mon père devait se battre farouchement. Il devait absolument gagner. J'ai sauté par la fenêtre et juste au moment où je touchais le sol, j'ai entendu à nouveau cette voix dans la maison.

"Petite louve, où es-tu ? Je veux que tu rencontres ta nouvelle meute." a-t-il grogné et je suis partie, je ne pouvais pas le laisser savoir où j'étais.

J'ai sprinté rapidement à travers le jardin. Les hurlements d'un loup s'estompaient lentement alors que je continuais à courir. Où allais-je ? Comment retrouverais-je mon chemin ? Qui étaient ces hommes, au juste ?

'Papa, ça va ?'

Je l'ai contacté rapidement, j'avais besoin de savoir, je ne pouvais pas le laisser dans cette situation. Ça semblait mal, tout cela était si mal. S'il ne répondait pas, j'allais faire demi-tour.

'Oui, il n'en reste que deux, ne t'arrête pas peu importe ce que tu fais, je viendrai te chercher.'

Un soulagement nous a envahies, Calypso et moi, il allait bien, il allait toujours bien. Son lien semblait plus éloigné, donc je savais que je ne pourrais pas le recontacter de sitôt jusqu'à ce que je fasse demi-tour. J'ai continué à courir, esquivant les arbres et les troncs. Mes jambes commençaient à brûler alors que je gardais mes genoux hauts en courant à travers la neige épaisse.

'Par là, il y a une rivière, et nous pouvons y cacher notre odeur.'

Calypso m'a pointé rapidement l'endroit, alors que je prenais un virage serré. Soudain, de nulle part, je l'ai senti, cet homme maléfique qui était dans ma chambre. Les poils de ma nuque se sont dressés alors que je savais qu'il se rapprochait chaque seconde.

"Petite louve, je t'ai trouvée." a-t-il murmuré alors qu'il se jetait soudainement sur mon côté, me faisant tomber durement, et j'ai entendu un fort craquement provenant de mon épaule alors qu'une douleur aiguë m'a traversée. Oh déesse... que vais-je faire maintenant ?