Lettre XIVFontainebleau, 7 août, II. M. R *. que vous connaissez, disait dernièrement : quand je prends ma tasse de café j’arrange bien le monde. Je me permets aussi ces sortes de songes ; et lorsque je marche dans les bruyères, entre les genièvres encore humides, je me surprends quelquefois à imaginer les hommes heureux. Je vous l’assure, il me semble qu’ils pourraient l’être. Je ne veux pas faire une autre espèce, ni un autre globe ; je ne veux pas tout réformer : ces sortes d’hypothèses ne mènent à rien, dites-vous, puisqu’elles ne sont applicables à rien de connu. Eh bien, prenons ce qui existe nécessairement ; prenons-le tel qu’il est, en arrangeant seulement ce qu’il y a d’accidentel. Je ne veux pas des espèces chimériques, ou nouvelles ; mais, voilà mes matériaux, d’après eux je fa