– Ma théorie, voyez-vous, Chestomazov, est simple et claire. J’ai une foi profonde dans le peuple et suis toujours bien aise de lui rendre justice, tout en ne le gâtant pas toutefois. C’est le sine qua… Mais il s’agit de l’oie maintenant. Eh bien, je m’adresse donc à cet imbécile et lui réponds : « Je cherche à deviner ce que pense l’oie. » Il me regarde d’un air ahuri. – « Et à quoi donc pense l’oie ? » – « Vois-tu cette charrette d’avoine qui est là, et cette avoine qui s’échappe du sac, et cette oie qui pique le grain sous la roue, vois-tu cela ? » – « Je le vois. » – « Eh bien, si cette charrette était poussée un peu, est-ce que la roue couperait la tête de l’oie, oui ou non ? » – Certainement qu’elle la couperait, et là-dessus le moujik ouvre sa bouche toute grande et ne se tient pa