XIDepuis quinze jours, Ilioucha n’avait pas quitté son lit. Depuis longtemps, depuis le jour où il avait rencontré Chestomazov et lui avait mordu le doigt, il n’était pas retourné à la classe. Ce fut aussi ce jour-là que la maladie le prit. Pendant un mois, il put encore, il est vrai, marcher dans la chambre et le vestibule, quittant son lit de temps à autre ; mais peu après, il se trouva si faible qu’il ne pouvait faire un pas sans l’aide de son père. Le capitaine était très effrayé de la maladie de son fils, à un tel point qu’il en cessa de boire. L’idée qu’Ilioucha pouvait mourir l’avait affolé, et parfois, après l’avoir promené dans la chambre et couché dans son lit, il allait se cacher dans un coin sombre du vestibule, et là, le front sur le mur, pleurait en sanglots étouffés et tre