Chapitre 2

2145 Words
En tant qu'enquêteur, j'étais l'un des pions les plus importantes dans le déroulement d'une enquête. Parfois, je me disais souvent que mon insatiable satisfaction venait de tout ce que j'avais vécu dans mon enfance. Je n'avais pas été un enfant maltraité ou même un enfant frustré. J'étais juste un enfant qui faisait de son mieux pour que son père soit fier de lui en rentrant à la maison. Mon père était à mes yeux, la droiture par excellence. Quand il revenait de ses missions périlleuses, il me racontait tout ce qu'il avait dû faire durant sa mission. Il me parlait des nuits entières sans sommeil, de la mauvaise bouffe qu'il mangeait, des vies qu'il sauvait et même de celles qu'il ne sauvait pas. Il ne me disait pas forcément tout, mais ce qu'il disait suffisait à rassasier ma curiosité d'enfant. Quand il était à la maison, il faisait de moi, son apprenti soldat comme il disait toujours. Il m'apprenait à me contenter du peu que j'avais et aussi à être pragmatique. Mais il n'a jamais voulu que je devienne soldat comme lui, il voulait que j'ai un boulot qui me permettrait de veiller sur maman à la fois. Pour lui, je ne devais jamais rester bien loin de ma mère. La manière dont il m'éduquait me donnait toujours l'impression selon laquelle je devais à tout prix le rendre fier de moi. Voilà pourquoi je m'investissais à fond dans mes études et dans tout ce que j'entreprenais, je devais toujours me surpasser. Mon objectif chaque année était d'être le meilleur de ma classe afin que papa soit fier de moi. J'étais heureux quand à chaque fois qu'il rentrait, il me disait " vous avez fait beaucoup de progrès lieutenant". Et enfant que j'étais, je travaillais dur pour qu'à son retour, il puisse toujours être fier de moi. En plus, je faisais des progrès dans tous les domaines, plus je n'étais pas satisfait, plus je voulais faire encore plus d'efforts. J'étais ouvert à tout apprentissage. Je bricolais et j'apprenais même à faire la cuisine avec ma mère. J'apprenais un peu de tout et à chaque fois, je voulais en apprendre un peu plus. Je me disais peut être que c'était comme ça que j'avais réussi à devenir un insatiable insatisfait. Ma mère et moi attendions toujours impatiemment qu'il rentre de mission. À chaque fois qu'il rentrait, c'était le plus beau jour de nos vies. Mais la vie à la maison avait complètement changé depuis ce 25 novembre 2003. Il avait plu toute cette matinée là. Le soleil était resté caché et n'avait pas pointer le bout de son nez ce jour là. Je devais me rendre à la bibliothèque mais je n'avais étrangement pas envie de sortir. Je m'étais réveillé tout pâle. Ma mère crût d'abord que j'étais malade mais je n'avais même pas de fièvre. Nous avions fait construire à l'époque notre propre résidence et nous y vivions. Mes parents avaient choisi de ne pas vivre à la base militaire à la différence de la plus part des familles de soldats. Cette décision, mon père l'avait prise à cause de ma mère qui avait une phobie de tout ce qui lui rappelait la guerre. Elle détestait voir tous ces soldats se balader en uniforme, l'ironie de la chose était qu'elle était tombée amoureuse d'un soldat. Ça la rendait très agitée et anxieuse. Étant de la famille d'un soldat, ma mère et moi savions bien que le jour où nous verrions d'autres soldats que mon père frapper à la porte, cela voudrait dire que soit mon père avait été mortellement blessé, soit il avait trouvé la mort durant l'une de ses missions. Malheureusement pour ma mère et moi, la seconde hypothèse était bien la bonne. Ce jour là, on était tous les deux chez nous quand ces deux soldats vinrent nous annoncer la nouvelle. Je fus le premier de ma mère et moi à les apercevoir. Donc je dis à ma mère qu'ils étaient là. En les voyant, ma mère se mit tout de suite à pleurer et à trembler aussi, on aurait dit qu'elle pouvait deviner ce qu'ils venaient lui dire. Et moi, j'étais là à lui dire " calme toi maman, je suis sûr que tout ira bien". Je n'étais pas moi même sûr de ce que je disais à ma mère mais il fallait qu'elle se calme. Je me disais bien aussi que c'était sûrement une mauvaise nouvelle qui nous attendait mais j'avais juste envie de croire que non. Je leur ouvris la porte et les installèrent dans le salon, où ma mère les attendait déjà. Ils avaient pris beaucoup de précaution pour annoncer la nouvelle à ma mère qui était déjà en pleurs. " Il est décédé lors d'une explosion dans un de nos camps", jamais de ma vie je n'ai pu oublier cette phrase qu'avait dit le colonel Pichet. Ils avaient usé de beaucoup de tact mais peu importe la manière dont on vous annonce le décès d'un proche, l'intensité de la douleur restera toujours la même. C'est ce jour là que je compris pourquoi papa n'avait pas voulu que je fasse le même métier que lui, il fallait que quelqu'un soit là pour maman. Il savait bien dès l'avance qu'il aurait une fin pareille. De tout ce qu'ils avaient dit ce jour là, le pire avait été d'entendre que le corps de mon père était irrécupérable car il avait été tué lors de l'explosion du camps où il menait des opérations. Il n'y avait même pas eu moyen de ramener ses restes. C'était très dur à entendre pour nous et surtout plus dur à accepter. Je pense bien que c'était ce qui avait le plus fait du mal à ma mère. Le fait de savoir qu'elle ne verrait même pas la dépouille de son épou une toute dernière fois. Quand les collègues de mon père quittèrent la maison, ma mère quitta promptement le salon et s'en ferma dans sa chambre. Elle m'avait bien dit: " Chéri, je veux être seule pendant quelques heures". Ça ne m'arrangeait pas du tout qu'elle s'enferme toute seule dans sa chambre, mais je me devais de respecter sa décision. Au bout du compte, moi aussi je voulais rester seul quelques heures. Jusqu'à l'âge adulte, je n'avais jamais connu une douleur plus forte que celle qu'on ressentait quand on perd un proche qu'on chérissait de tout son cœur. C'était tout simplement intensément douloureux. Quand je m'enfermai dans ma chambre ce matin là, mon cerveau repassa tous les moments passés avec mon père juste en l'espace de quelques secondes. C'était comme un film que ma tête passait. Je pensais à tous les moments passés avec lui, les tristes comme les joyeux, les bons comme les mauvais. Je regrettais toutes les fois où je l'avais trouvé trop sévère, je regrettais toutes les fois où j'avais refusé de passer du temps avec lui. J'en voulais tout simplement au monde de ne pas m'avoir donner plus de temps avec mon père. Papa eu droit à des funérailles dignes du soldat qu'il était. Après cette tragédie, c'était très difficile pour nous de réaliser que plus jamais il ne reviendrait parmi nous. Mais avec le temps, on s'y est habitué. Je n'ai jamais su si mon père serait fier du métier que j'avais choisi de faire mais moi, j'en étais fier et ma mère aussi. Et depuis le décès de mon père, j'étais devenu un garçon beaucoup plus responsable et beaucoup plus mature. J'étais obligé car j'étais désormais l'homme de la maison. J'étais dévoué à ma mère car je l'avais toujours promis à mon père. Ce sont toutes ces étapes que j'ai traversées qui ont fait de moi l'homme pointilleux que je suis aujourd'hui. J'étais toujours le même garçon qui rêvait de devenir criminologue. Je n'ai jamais cessé de me battre pour mes convictions et grâce à ma ténacité, je suis parvenu à faire le métier que j'ai toujours convoité. Quelques années après mes débuts dans la police criminelle, il m'a été attribué une affaire criminelle datant de 1949 qui avait été classé à l'époque. On l'avait réouverte et mon collègue et moi étions les enquêteurs qui étaient chargés d'élucider l'affaire. En effet, c'était une affaire pleine de zones d'ombre mais pour laquelle un homme avait été condamné à la peine capitale, la peine de mort. J'avais d'ailleurs toujours trouvé cette condamnation trop exagérée. Je trouvais ça cruelle que la justice tue un homme à cause de ses crimes mais pourtant, c'était très récurant avant. D'après ce que disait les archives du dossier de cette affaire criminelle, le condamné n'avait jamais cessé de clamer son innocence et sa culpabilité n'avait pas été fondé sur des preuves solide. C'était une affaire très étrange mais il faut reconnaître qu'avant, la science et la technologie n'avaient pas autant évolué que maintenant. On se basait alors sur de légères preuves circonstancielles pour incriminer les suspects potentiels. C'était la toute première fois que je devais travailler sur une affaire déjà déclaré classée. Je me sentais très honoré qu'on m'ait attribué à moi une telle charge. J'avais bien l'intention d'élucider l'affaire. Mais quand je lu le dossier, il me sembla vaguement que je connaissais bien cette affaire. Sur le moment, j'avais mis cette impression de déjà vu sur le fait que je voyais beaucoup de procès à la télé étant enfant. Mais cette affaire impliquait grand nombre d'enjeux. Si il s'avérait que le condamné était en faite innocent, ça serait là une autre grande injustice de la justice. À la police, nous travaillions tout le temps en binômes. Mon coéquipier s'appelait Jean Claude du Pain. On avait été tous les deux solliciter pour enquêter sur cette affaire. Je me souviens du jour où notre supérieur nous a mis sur l'affaire comme si c'était hier. C'était en effet le 26 mai 2019. Et dès ce jour, tout alla très vite pour mon coéquipier et moi en ce qu'il s'agissait de cette affaire. Nous avions pris la peine de lire un peu le dossier quelques minutes après que le chef nous ait mis sur l'affaire. Voici en fait de quoi il s'agissait : Jennifer du Pont était une jeune étudiante de 19 ans à peine. Elle étudiait les sciences politiques à l'université de Bordeaux. C'était une joli brune aux yeux noisettes. Elle avait été retrouvé morte dans la mâtinée du 21 septembre 1948 dans la chambre d'étudiants qu'elle occupait par Elisabeth jardin, une autre étudiante de la même faculté. Élisabeth Jardin s'était avérée être la voisine de chambre de la victime. Mademoiselle Jardin avait dit avoir retrouvé Jennifer étendu sur le sol de leur chambre ce matin là. La jeune femme alerta immédiatement la police du campus qui appela à son tour la brigade criminelle. La porte ne présentait aucune marque d'effraction donc cela voulait dire que la victime connaissait sûrement son agresseur. Le corps de Jennifer était méconnaissable. Son agresseur l'avait v***é et battu à mort ensuite. On pouvais voir sur les poignet de la victime, des marques qui prouvaient que celle ci avait été ligoté. L'agresseur avait pris soin d'effacer un grand nombre de preuve mais il n'avait pas pu faire disparaitre son ADN. Car en effet, il avait été recueilli sur la scène de crime des la salive. On aurait dit que l'agresseur détestait tellement la victime qu'il avait craché près du corps de celle ci après son forfait. Mais à l'époque, la science n'avait pas suffisamment évolué pour pouvoir déterminer à qui appartenait cet ADN. La police recueillie tout d'abord le témoignage d'Élisabeth. Celle ci avait dit qu'elle n'était pas dans le campus au moment où avaient eu lieu les faits car elle était chez ses parents qui vivaient alors dans une ville voisine. C'est en interrogeant Elisabeth que la police apprit que Jennifer avait un petit ami. C'était Bernard Montagnier un autre étudiant du campus. Dès lors, la police avait désormais deux suspects potentiels. D'abord Elisabeth, la voisine de chambre de la victime, et ensuite Bernard, le petit ami de la victime. Après investigation, l'alibi de la jeune Elisabeth fut confirmé, elle était bien avec ses parents. Il ne restait plus que Bernard, le petit ami. En interrogeant Bernard, celui ci avoua à la police que sa relation avec la victime battait de l'aile mais qu'ils s'étaient réconciliés quelques temps avant la tragédie. Il déclara aussi avoir vu la victime le soir du meurtre dans sa chambre et ses empreintes avaient été retrouvé sur les lieux. On ouvra un procès à son encontre et il fut reconnu coupable de violences sexuelles ainsi que d'homicide volontaire. Pour ça, il fut condamné à la peine de mort. Il est dit qu'il n'avait cessé de clamer son innocence jusqu'à sa mort ce 02 février 1949. Cette affaire pour moi contenait plusieurs zones d'ombres. Il se pouvait bien qu'il était l'assassin mais il se pouvait aussi qu'il ait été innocent.
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