Une Ombre Envahissante

984 Words
Sans frapper à la porte de son bureau, un personnage s'invita dans la pièce. C'était Kyle Ken, son patron égocentrique frappé par la cinquantaine et qui ne manquait pas de courir après chacun de ses employés. Emmerdé par le silence de Laura qui ne s'était pas précipitée pour le saluer, il gratta sa tête chauve avant de s'adresser à elle. 'Bonjour mademoiselle !' 'Bonjour, monsieur.' Susurra la jeune femme, se cachant derrière la table de son bureau comme une enfant. 'Enfin la reine est arrivée. Il est dix heures ! Dix heures, bon sang.' Se rapprocha-t-il du bureau pour frapper sur la table. Laura cria de peur puis le jeune cinquantenaire continua son discours 'On avait une réunion importante ce matin avec le directeur général de la LASM.' La LASM était la société d'assurance la plus influente de la ville, à tel point que la majorité des autres assurances se faisaient parrainer par elle. Kyle Ken qui lui était le PDG d'une banque, cherchait à s'allier à eux. Puis, Laura qui était cachée révéla donc son visage pour lui prier de l'excuser 'Je suis désolée monsieur, en ce moment je suis un peu trop stressée et je ne sais plus où mettre la tête.' Avoua t'elle, espérant gagner la sympathie de son supérieur. Et c'était aussi dans cet espoir que timidement elle lui rappela 'De plus, vous savez que je traite par la même occasion beaucoup de mes dossiers à la maison.' Le visage de Kyle ridé par ses années de vies dessina une aigreur 'Mais vous êtes obligée de travailler chez vous! Vous ne finissez jamais votre travail ici.' Prit de colère, il ne cessait d'agiter ses mains. 'Mais ce que vous ignorez ma chère, c'est que vous n'avez droit à aucun autre retard, ni à aucune autre absence ce mois ci. Nous avons des réunions très importantes avec des compagnies externes. Et un acheteur probable d'une partie de l'entreprise...' 'Quoi?' S'étonna t'elle. Puis, elle lui fit part de son incompréhension 'la société va bien, pourquoi voulez vous la vendre ?' 'Avez vous un héritier à me proposer qui pourrait gérer tout ce stress pendant que je serais retraité?' Demanda t-il avant de sortir en claquant la porte. Là était la vie de cet homme qui avait tout perdu sauf sa fortune. Il avait profité de la vie aux quatre coins du monde. Il avait aimé et détesté des femmes, mais dans sa méfiance en elles, il ne leurs offraient ni mariage, ni même enfants. Alors elles venaient et repartaient toutes à tour de rôle, emportant avec elles le plus d'argent possible pour refaire leurs vies loin de lui. Quelque part, le cinquantenaire faisait de la peine, mais il n'était pas du genre à s'asseoir pour se questionner sur ce genre de sujets. Pour lui, la meilleure vie qu'un milliardaire pouvait mener était celle-ci. Mais à quoi sert-il à un arbre de produire des fruits si personne n'en mange? Les produit t'il pour lui même? Ou les offre t'il à ceux qui ont en besoin à contre cœur ? Laura touchée par les propos de Kyle et qui n'aimait point les reproches, et surtout les avis mécontents sur son travail, s'en voulait de s'être laissée autant aller. De minutes en heures, la jeune dame courait de gauche à droite, du bureau de son employeur à ceux de ses collègues, pour doubler d'efforts et se faire pardonner. C'était alors sans s'en rendre compte que la pause déjeuné pointa le bout de son nez. Et malgré les nombreuses propositions de ses fidèles admirateurs, elle préférait se concentrer sur son travail. Ensuite, les plumes de l'horloge tournèrent et la nuit la trouva les yeux sur des chiffres. Vingt-trois heures quarante-trois précisément. Elle était assise sur la chaise du son bureau. Et malgré le fait que derrière elle, la baie vitrée donnait vue à la nudité de la magnifique ville endormie, Laura ne voulait point détourner son attention loin de ses obligations. Elle n'avait encore aucun motif pour rentrer. Lorsque tout d'un coup, la nuit siffla le prénom de la belle demoiselle. Une chaleur remplit la salle, annonçant la venue de son ami-amant. La lumière de son bureau s'éteignit sous l'ordre de l'envoyé de l'obscurité. À cet instant, Laura oubliait que dans aucun des mondes la nuit ne peut vaincre le jour, sauf lorsque la lumière en nous n'est qu'un semblant de ce qu'on est. Pour briller, la lumière doit être sincère ou notre cœur subira un court circuit. Il y'avait là dans le noir qui chantait à l'intérieur de son bureau, une ombre qui avançait vers elle. Elle savait que toutes les portes de l'entreprise étaient fermées. La jeune femme était donc seule, sous la surveillance des gardiens qui n'avaient jamais la permission de quitter leurs postes, tant qu'un employer supérieur ne leur en donnait pas l'ordre. La silhouette avançait lentement avec confiance. Et toujours aussi surprenante, avant même que cet inconnu ne soit prêt d'elle, elle ôta ses vêtements, des dessus aux dessous, se retrouvant nue. En espérant d'ailleurs être plus excitée par le jeu, Laura ferma les rideaux de son bureau qui donnaient vue à certains bureaux de ses collègues. Cette ombre imposante qui prenait tant de place dans sa vie, faisait d'elle une belle et lui la bête. Elle se retrouvait face à lui au milieu des murs de la pièce. Il la gifla, si fort, qu'elle en était propulsée sur le sol. Ce jeu-là, elle le connaissait déjà. Elle se releva, s'asseyant sur le sol, puis arracha l'élastique dans ses cheveux. Relâchant ses mèches sauvages dans l'air. Elle qui nuançait en lui l'homme de sa vie, elle ouvrit lentement ses jambes avant de lui donner un ordre 'Ne me laisses point de repos.' Disait-elle le corps tremblant d'une mine de peur 'Aujourd'hui je suis tienne, mais bientôt tout cela s'effacera.' Ajouta-t-elle sachant qu'un jour ou l'autre, elle devra se séparer de lui.
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD