CHAPITRE IX Le nœud de la conspirationUn matin de fin février, en sortant du fort La Loi, ainsi que depuis l’an II s’appelait le château de Brest, Jean-Marie Yannou, son service terminé, se préparait à entrer en ville par la rue de la Liberté, la vieille rue Saint-Yves, débaptisée elle aussi par la Révolution, quand ses yeux, errant machinalement à travers la rade, tombèrent sur les deux voiles brunes d’une barque qui piquait droit vers Brest. Les deux mâts parallèles, le gréement particulier, retinrent son attention, et, d’instinct, il déclara : « Un bateau de Camaret, bien certainement. » Il s’arrêta, suivant du regard la manœuvre, intéressé tout à coup, tandis que, par suite d’une association d’idées, la presqu’île de Crozon, l’anse de Dinan avec son incurvation profonde, se dessina