L'Oméga Muette de l'Alpha Bestial

Territoire Inattendu

Point de vue de Riley

Ma bouche est sèche et ma tête me fait mal quand je me réveille. Je pose une main sur ma tête, mes yeux s'ajustent pour que tout devienne clair alors que je les ouvre en grand et que je tends une main fatiguée, seulement pour toucher la main de mon frère qu'il retire rapidement avec un air d'irritation sur le visage. Je suis dans une voiture, et je sens le véhicule bouger alors que je fixe le vide par la fenêtre.

Mes vêtements sont différents. Je jette un coup d'œil à moi-même. Je suis vêtue d'un uniforme, celui d'une servante, mais celui-ci est beaucoup plus de bon goût. La robe m'arrive aux genoux et je porte des bas et de bonnes chaussures. Le tissu est propre et bien amidonné et mes cheveux ont été tirés en arrière en une queue de cheval. Pendant que j'étais inconsciente, quelqu'un m'a habillée et je jette un coup d'œil au visage impassible de mon frère alors qu'il est assis en face de moi, la mâchoire crispée. J'avale difficilement. Qu'est-ce que c'était ? Que se passait-il ? Pourquoi y avait-il besoin que je sois habillée de cette manière et où allions-nous ?

Mon père est sur le siège passager tandis qu'un guerrier conduit. Il tourne la tête et plisse les yeux en prenant en compte la confusion sur mon visage.

"Enfin réveillée", dit-il avec un certain dégoût "Bien. Un moment là, je pensais que nous allions devoir te persuader de te réveiller."

Le collier de chien est toujours sur moi et en jetant un coup d'œil sur le côté, je vois que la télécommande repose fermement dans la main de Damien. Il y a un sac entre nous et une odeur qui me dégoûte, la nausée m'envahissant. Instinctivement, je sais ce que cela doit être et pourtant je suis choquée qu'il soit là, si calmement, comme s'il s'agissait de quelque chose d'innocent et d'ordinaire.

Je ne peux pas le supporter. Il y a des taches de sang au fond du sac et bien qu'il soit soigneusement fermé et que je ne puisse pas voir à l'intérieur, la connaissance de ce qu'il contient est suffisante pour me donner envie de vomir ce qui reste dans mon estomac. Mon frère ricane en voyant le sang se retirer de mon visage.

"On dirait que tu viens de comprendre ce qu'il y a dans le sac. Ça là, c'est la tête tranchée de l'Alpha Rowan", a-t-il dit avec joie alors que je blêmis et m'efforce de ne pas vomir "Tu aurais dû voir l'expression sur son visage quand il a réalisé qu'il n'allait pas s'en sortir avec sa vie intacte. Cet imbécile n'a même pas vu le coup venir", il a gloussé, tandis que mon père écoute depuis le siège avant.

"Assez, Damien", a aboyé mon père, jetant un coup d'œil par-dessus son épaule "Si elle est malade, nous n'avons rien pour la changer et elle doit jouer le rôle d'une servante obéissante si cela doit fonctionner", il réprimande mon frère qui m'a lancé un regard boudeur, comme un enfant qui s'est fait gronder pour la moindre chose.

Pourquoi avaient-ils besoin d'une servante, au juste ? Mon père m'a regardé et il a vu l'expression perplexe sur mon visage. "L'Alpha Jaxon s'attendrait à ce que nous ayons au moins un oméga ou une servante avec nous. Ce serait suspect si nous n'en amenions pas avec nous", a-t-il dit avec irritation.

Quelque chose ne sonnait pas vrai. Si tel était le cas, ils n'auraient jamais eu besoin de me droguer pour agir selon leur volonté. Même si j'avais initialement refusé, Damien aurait pu utiliser la télécommande sur le collier de choc jusqu'à ce que je sois forcée de leur obéir. Il n'y aurait pas eu besoin d'un tel subterfuge. Mes yeux se sont plissés alors que mon frère se décalait sur son siège, un air d'impatience apparaissant sur son visage. Ce n'était pas un long trajet et selon mes calculs, nous allions y être dans une minute. Que devais-je faire ? Prendre leur parole pour argent comptant, ou faire confiance aux instincts qui criaient dans ma tête qu'il y avait quelque chose de très mal dans tout ça et qu'ils me mentaient ?

Mon père a résolument tourné la tête vers l'avant. Ses yeux brillaient. Ses lèvres étaient retroussées en un sourire satisfait. Mon frère avait l'air ennuyé. Le sac entre nous a roulé légèrement et j'ai sursauté alors qu'il se rapprochait de moi. Aucun d'eux ne me regardait maintenant. Ma main a commencé à trembler alors que je commençais à me sentir partout. J'ai sorti lentement mes pieds de mes chaussures, les inclinant légèrement. Rien. Les chaussures étaient vides. J'ai remis mes pieds à l'intérieur. J'ai subtilement touché une jambe avec l'autre, essayant de trouver des bosses ou des irrégularités dans les bas, mais il n'y avait rien dans aucun d'eux. Ma main a commencé à glisser dans la poche du tablier, et j'ai senti une bosse, mais ce n'était pas dans le tablier et je me suis raidie, lançant un regard inquiet à mon père et à mon frère, avant que ma main ne glisse sous ma robe, touchant quelque chose attaché autour de ma taille.

Damien a tourné la tête et j'ai marqué une pause, m'inclinant en arrière et faisant semblant d'être désinvolte. Il a grogné et il a regardé à nouveau par la fenêtre. J'ai rapidement détaché l'objet, sentant un petit sac dans ma main, mes doigts trouvant la fermeture Éclair et l'ouvrant. À l'intérieur se trouvait un minuscule flacon en verre. Minuscule. Il ne pouvait contenir plus de deux gouttes de quelque sorte de substance à l'intérieur. Le sac lui-même n'était pas plus grand que mon pouce et avait été grossièrement fabriqué à partir de laine crochetée. Je me suis mordu la lèvre. Comment allais-je me débarrasser de ça, quoi que ce soit, sans qu'ils le sachent ? Je ne voulais pas être surprise avec quoi que ce soit sur moi lorsque nous entrerions sur le territoire d'Alpha Jaxon. Ils allaient sûrement nous fouiller, n'est-ce pas ?

Mon autre main a lentement tiré la fenêtre vers le bas d'une légère fente. J'ai transféré le sac dans mon autre main, toujours sous ma robe, et je l'ai glissé lentement dehors. Damien ne pouvait plus voir maintenant, alors que je glissais ma main le long de mon corps. Mon père était occupé à regarder vers la terre vers laquelle nous nous dirigions. Le sac et le flacon avaient été si habilement placés sur moi, que si je n'avais pas pensé à vérifier ou à me sentir, je n'aurais même pas su qu'ils étaient là jusqu'à ce qu'il soit trop tard pour faire quoi que ce soit. J'ai pris une respiration et puis j'ai gratté mes dents, mettant ma main dans l'ouverture de la fenêtre et laissant tomber le flacon et le sac au sol, la voiture continuant à avancer, ma main se repliant rapidement sur mes genoux, avant que Damien et mon père ne puissent même réaliser que j'avais fait quoi que ce soit.

Allais-je me faire prendre ? J'ai attendu, légèrement paniquée, que la voiture s'arrête, que mon père me crie dessus en revenant chercher l'objet, mais il n'y a rien eu. Je m'en étais tirée. J'ai remis rapidement la fenêtre en place et je me suis détendue légèrement. Damien s'est tourné vers moi avec un sourire en coin.

"Essaie de ne pas te faire dessus quand tu rencontreras le grand méchant Alpha", a-t-il dit de manière cryptique "Et es-tu sûr que ça va marcher, Père ?"

Mon père a souri avec un rictus en tournant la tête "Oui. Riley est avec nous pour ce but précis et pour nous servir. Ne t'inquiète pas tant. Nous sommes sur le point d'entrer dans leur territoire. Concentre-toi sur ce que nous devons accomplir et l'importance de notre tâche" a-t-il dit gravement.

Je ne disais rien. Je ne pouvais de toute façon pas parler. Mon esprit s'est tourné vers ce flacon. Était-ce du poison ? Faisait-il partie de leur plan ? Pourquoi auraient-ils confié une telle chose à moi ? Pensent-ils que je vais empoisonner quelqu'un pour eux ? Je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas tuer un autre être humain.

"Riley, tu regarderas le sol et tu ne diras rien", a dit mon père d'un ton traînant, la voiture s'est arrêtée devant une grande maison de la meute, entourée de guerriers et d'un grand homme qui avait les bras croisés sur sa poitrine "pas que je m'attende à ce que tu le fasses", a-t-il dit avec un léger rire.

Les portes de la voiture se sont ouvertes. Damien est sorti, attrapant le sac entre nous sur les sièges. Mon père est sorti, accompagné du guerrier et je suis sorti aussi maladroitement, notant que le grand homme à l'arrière faisait la moue et n'était pas du tout content de voir mon père ou mon frère. Les guerriers ont commencé à nous fouiller immédiatement et je n'avais jamais été aussi reconnaissante d'avoir réussi à me débarrasser de cet objet qu'à ce moment-là.

J'ai frémi en sentant leurs mains glisser sur mes jambes, remontant vers le haut. Ils ont patrouillé mes côtés puis j'ai senti des mains sur ma poitrine. Mes yeux se sont écarquillés, même en regardant le sol. Ils étaient sur le point de passer leurs mains entre mes jambes quand le grand homme séduisant a parlé, sa voix teintée de colère "Arrêtez. Ça suffit."

Une vague de gratitude m'a envahie, même si les guerriers reculaient. Si l'homme à l'arrière était Alpha Jaxon, j'étais à la fois impressionnée et effrayée. Il était immense et imposant. On aurait dit qu'il pouvait facilement déchirer quelqu'un d'aussi petit et délicat que moi en deux sans même essayer. Je pouvais sentir mon corps trembler, tandis que mon père et mon frère semblaient complètement à l'aise.

"Alpha Maxwell et je suppose que c'est votre fils, Damien, n'est-ce pas ?" a dit l'homme en levant un sourcil.

"C'est bien ça", a dit mon père calmement.

"Qui est la fille ?" a-t-il exigé.

La fille. C'est tout ce que je suis ? La fille ? J'ai baissé les yeux, consciente des conséquences de lever les yeux. "C'est une oméga et une servante de notre meute, rien de plus. Nous l'avons amenée pour nous assister" a dit mon père en mentant avec une langue d'argent, comme un diable.

J'ai senti ses yeux se poser sur moi. Je me suis tendue. "Alpha Jaxon, s'il vous plaît, c'est une réunion pour discuter d'un moyen de profiter aux deux meutes" est intervenu mon père, jetant un coup d'œil à Damien et lui faisant signe d'avancer "Comme promis, nous vous avons apporté la tête de l'Alpha Rowan pour montrer notre appréciation et notre loyauté envers vous."

Alpha Jaxon a tendu la main vers le sac avec une impatience palpable tandis que je tournais la tête sur le côté, incapable de regarder.