Nous sommes arrivés à l’hôtel et un portier est venu ouvrir la porte de la limousine. Mes frères sont sortis en premier, puis William en est sorti et m’a tendu la main pour m’aider à sortir à mon tour. Je sentais que mes mains étaient moites tant j’étais nerveuse. William m’attira contre lui et m’embrassa sur le front.
William : Respire mon cœur, tout va bien aller. Grace et Graham vont t’adorer, je t’assure.
J’ai inspiré profondément pour prendre mon courage et j’ai relevé la tête en avançant à la suite de mes frères. Ils nous ont guidés jusqu’à l’ascenseur et Jonas appuya sur le bouton du dernier étage. L’ascenseur monta sans bruit et arriva au dernier étage rapidement. Les portes se sont ouvertes et Jonas nous guida vers la suite située au coin sud-est de l’hôtel. Il ouvrit les portes et se décala pour m’inviter à entrer. J’ai soupiré doucement et je suis entré dans la suite. Un homme et une femme si tenaient en se serrant les mains de nervosité. La femme, je l’ai regardé et j’avais l’impression de voir une image de moi à laquelle on aurait ajouté quelques années. Alors que l’homme, on aurait dit Jonas en plus vieux.
Ils se sont avancés vers moi, mais je suis allée me réfugier dans les bras de William. Il referma ses bras autour de moi et m’embrassa sur le front.
William : Ma chérie, laisse-moi te présenter Grace et Graham Moore. Monsieur et Madame Moore, Mélissa est un peu craintive des rapprochements, mais ne vous en faite pas, elle est facile à approcher après quelque temps.
Jonas : Papa, maman, vous avez fait bon voyage?
Graham : Oui, même si le jet ne volait pas assez vite pour nous…
Lucas : Écoutez, je sais que vous mourrez d’envie de prendre notre Princesse dans vos bras, mais c’est compliqué… Mel, est-ce que tu me permets de leur raconter ce que je sais?
Je lui ai fait signe que oui en me blottissant encore plus dans les bras de William. Alors Lucas raconta ce qu’il savait de ma vie à nos parents. J’ai vu mes parents blêmir d’indignation d’apprendre la façon dont j’avais été traité.
Graham : Mélissa… tu dis que tu as des preuves de tout cela?
Mélissa : Oui… j’ai mon dossier médical… je l’ai volé la dernière fois qu’ils m’ont obligé à lui donner du sang… personne ne faisait attention à moi… alors, je l’ai pris et je l’ai mis dans mon sac à dos avant de retourner à l’école…
William : J’ai vu une copie de son dossier, tout y est, même le nom des médecins et la somme d’argent qu’ils ont reçu en pot-de-vin.
Grace : Ma petite fille… pardon de ne pas t’avoir retrouvé… j’ai échoué dans mon rôle de mère envers toi… je devais te protéger et te chérir… mais je t’ai perdu et je ne t’ai pas retrouvé… William, comment as-tu su?
William soupira doucement
William : Quand je l’ai vu la première fois, je trouvais qu’elle ressemblait à quelqu’un que je connaissais… quand mon père m'a dit son nom, j’ai commencé à faire le rapprochement avec la rumeur qui circulait à Montréal. J’ai appelé Daniel et il m’a avoué que ce n’était pas une rumeur, mais la réalité… je lui ai dit que j’avais peut-être trouvé celle qu’il cherchait…
Daniel : Nous sommes venus le jour même… soit hier, mais nous voulions être certain avant de vous appeler. Alors, elle a accepté de faire le test et nous voilà à aujourd’hui.
Mélissa : Au fait, que lui avez-vous dit tout à l’heure, à Lilly?
Grace : Qui est Lilly ma chérie?
Mélissa : La fille biologique de la famille Bourque… celle qui a reçu ce qu’ils m’ont volé…
Jonas : Oh! Seulement que la faillite de sa famille n’était rien en comparaison à ce qui les attendaient s’ils continuaient à te faire du mal.
Graham : Vous avez fait faire faillite à la famille?
Mes frères et William ont éclaté de rire
Jonas : Disons que nous avons attaqué d’un côté
William : Et moi, j'ai attaqué de l’autre sans savoir que les frères Moore étaient passés à l’action, donc oui, ils ont fait faillite ce matin.
Graham : C’est bien, mais ce n’est pas suffisant.
Grace : Ma petite chérie, est-ce que je peux te prendre dans mes bras… s’il te plait
Je me suis dégagé doucement des bras rassurant de William et je me suis timidement avancé vers elle. Elle ouvrit ses bras et je suis allée me blottir contre elle. Elle sentait bon, la vanille et le jasmin. Elle referma ses bras autour de moi et j’ai éclaté en sanglot en m’accrochant à elle. Mis à part les bras de William, pour la première fois, je me sentais en sécurité et aimé. Mes frères m’avaient serré dans leur bras aussi, mais la sensation n’était pas la même. J’ai senti un grand corps chaud derrière moi et j’ai inspiré profondément. Une odeur de bois de santal a envahi mes narines. Mon papa venait de venir nous rejoindre dans le câlin.
Graham : Ma Princesse… enfin, tu es là, enfin, tu nous es rendu… c’est un miracle de noël
Involontairement, je me suis raidi dans leur étreinte et je me suis dégagé pour aller me blottir contre William. Mes parents m’ont regardé avec tristesse.
Mélissa : Je déteste Noël… la dernière fois que j’ai cru à Noël, je venais d’avoir six ans… le père noël est venu à l’orphelinat et j’ai demandé une famille… j’ai eu les Bourque. Le dernier cadeau que j’ai eu est une poupée de chiffon que le père noël m’avait donné… Lilly a fait une colère pour l’avoir alors les Bourque me l’ont enlevé… puis Lilly l’a détruite, juste pour me faire du mal. Depuis, pas un seul noël, je n’ai reçu de cadeau, je devais regarder Lilly développer tous ses cadeaux et ramasser après elle tous les papiers qu’elle avait déchirés…
Grace : Mon pauvre Amour… je suis désolée pour toi, vraiment… s'est terminé maintenant, nous t’avons trouvé… tu es aimée ma chérie, ton papa t’aime, tes frères, même s’ils peuvent être casse-pied, ils t’aiment et moi, ta maman, je t’aime aussi ma chérie.