– J’ai envie d’aller voir où court cette fille. – Et moi de même, dis-je. Mais si elle s’aperçoit que nous la suivons ? – Nous verrons bien ce qu’elle fera. En tout cas, nous ne nous laisserons pas envoyer des coups de pied au visage comme ce pauvre Goring. Nous lui en donnerons plutôt. D’ailleurs, voyez, elle a dans la cervelle des papillons blancs ; elle suit ses fantaisies, elle ne regarde rien, elle ne nous verra pas. Nous partîmes sans nous montrer à Goring, ce qui nous fut aisé, car le révérend était trop absorbé par sa douleur amoureuse pour prendre garde à ce qui se passait autour de lui. Zinga sortit de la plantation et prit la route du Cap. Nous la suivîmes à quelque distance. Elle s’avançait d’un pas rapide et dégagé, en fredonnant toujours sa romance créole. Le ciel, la mer