– Non, ne le ferai pas, ne suis plus avec toi, plus avec toi, parce que tu m’as trompée. J’allais rentrer à la maison quand tout à coup Zinga vient à moi ; elle a le visage bouleversé ; elle me dit d’une voix haletante, sans préambule : – Maîtresse, on veut t’empoisonner, moi viens t’avertir. – M’empoisonner ! Qui donc oserait m’empoisonner ? J’affectais une assurance et un orgueil que j’étais loin d’avoir. En ce moment même mes horribles douleurs m’avaient reprise ; et ma voix étranglée et le tremblement de mon corps, tout trahissait bien ma terreur. Pourtant, les lèvres sèches, je répétais : – Qui oserait ! – Qui ? répliqua Zinga. La demoiselle ! – Antoinette ! m’écriai-je, et, à l’idée d’un crime si monstrueux, il me sembla que la lumière se retirait du ciel et que la vie s’enfuy