Chapitre 3 : Un premier cadeau

1055 Words
Une fois un plateau plein à la main, la donne changea, tous les regards étaient tournés vers moi. Harold m'avait prévenu, j'étais la fille que tous les royaumes avaient cherché et voilà que je venais de réapparaître, sortie de nul part. Rajoutez à ça que j'étais revenue pile le jour de la mort présumée de Narah, les rumeurs étaient à leurs maximum. Je n’appréciais pas être regardée de toutes parts, c’est comme s'ils me mettaient tous à nue, être l'attraction du moment ne m’enchantait guère. - Une ribambelle de tocards, Je tournais la tête vers la fille qui s'était arrêtée à ma gauche, rouquine elle aussi. - Je suis Trixie, tu devrais venir manger moi, sauf si tu fais ami-ami avec la plèbe. Elle était marrante, - Ils ont l'air plus c*n les uns que les autres. Je la suivis s'installer à une table où un homme avec les cheveux ébouriffés s'y trouvait déjà, il croquait justement dans une pomme, l'air d’avoir terminé son repas. - J'ai cru que tu ne viendrais jamais, Il déposa un b****r rapide sur les lèvres de la rouquine, avant de tourner la tête vers moi. - Et toi, tu es ? - Cassiopée, elle est plus cool que 90% des personnes ici et j’le sais parce qu’elle les a pas fréquenté, du moins, pas depuis un long moment. - Moi c’est William, toi t’es Cassiopée, la fille de Narah ? - La fille de plus personne, désormais. Je n'étais plus la fille de personne maintenant qu’elle était morte. Elle avait été incapable de me retrouver en trois longues annnées et voilà que lorsque je m'en sortais, elle était disparue. L'idée qu'elle se retrouvait probablement six pieds sous terre me donnait la gerbe, si bien que mon repas me paraissait si peu attrayant. Je me relevais, attrapant ma pomme. - C'est le moment où je vous laisse vous bécoter.  - Ecoute, je voulais pas te.. Tu sais.. - C’est rien, j’ai juste pas très faim, t’en fais pas, dis-je en secouant la tête, il n'avait pas à se sentir coupable. Il avait l’air de s’en vouloir mais ce qui était dit était dit et on ne pouvait pas remonter le temps, du moins, je n’y arrivais toujours pas. En me retournant, je tomba nez à nez avec un blond tenant un plateau. Il n'avait pas prévu que je me lève et son plateau me frappa de plein fouet. C'est alors que le monde se figea. C'était trop tard pour le plat de pâtes qui avait déjà touché mon corps, la sauce bolognaise ne se mariait pas tellement avec mon haut rouge même si les couleurs étaient proches. Je jetai un œil à tout le monde, l'homme aux cheveux mal coiffés avait la bouche à demi ouverte, comme s'il était prêt à dire quelque chose. Je reportais mon attention sur l'homme qui m'avait bousculé, ce n'était pas vraiment le bon jour pour me faire humilier de la sorte. Je claquais des doigts et le bruit revint, comme si l'Univers ne venait pas de prendre une pause. Je laissais le plateau tomber à mes pieds. - p****n, tu peux pas regarder où tu marches ?! - Pardon ? Tu m'as foncé dessus et t'oses la ramener ! - Tout allait bien jusqu'à ce que tu débarques, idiote, répondit-il froidement. La colère montait, durant ces nombreux mois, je n'avais trouvé qu'un moyen de la gérer : la laisser éclater. C'est ce qu'ils m'avaient appris, développer mes capacités magiques par les pires moyens, toujours plus de sentiments négatifs. - Répètes, le provoquais-je. C'est alors qu'on entendit un grincement de chaise, je remarquais alors que la cafétéria était devenue silencieuse face à notre échange, génial, j'étais l'attraction du moment : un duo de clowns. - Sky. C'est Cassiopée. J'entendais la voix de William sans pour autant tourner la tête vers l'homme.  - Parles moi encore de cette façon et je te tuerais. Ce n'était ni la première fois que j'aurais à tuer, ni la dernière.  Je quittais la salle avec un sourire moqueur. Par le passé, j'avais eu l'occasion de rencontrer Sky, l'homme qui s'occupait de lui était aussi un professeur, le référent des artilleurs. Regagnant ma chambre, une fois la porte fermée, ma pomme tomba sur le sol, me retrouver avec autant de monde était.. Nouveau. Plus j'étais revenue dans le monde des vivants, plus l'ancienne Cassiopée mourait, je la sentais s'en aller, remplacée par une fille que je ne reconnaissais pas. Et il n'y avait rien que je pouvais faire pour l'empêcher de m'abandonner, à son tour. C'est en sortant de la douche que je tombais sur les filles, elles passaient leur temps dans le salon ou quoi ? Je ne m'arrêtais pas à leur hauteur et continuais mon chemin jusqu'à la porte de ma chambre, là où Gaia m'arrêta. - Est-ce que je peux te parler ? Main sur la poignée, je tourna la tête vers elle avant d'ouvrir la porte. - Je t'en prie, dis-je ironiquement en la laissant entrer dans ma chambre. Derrière nous, je refermais la porte. Hors de question que les filles épient notre conversation. - On t'a trouvé ça, avec les filles, pour te souhaiter un bon retour. Elle sortit alors de sa poche arrière une petite boîte, me la tandis. Je l'ouvris délicatement, à l'intérieur se trouvait une bracelet en or, il y était inscrit minutieusement. Va toujours plus loin que les rêves. C'était la phrase préférée de Narah, elle me le disait si souvent avant que ça aurait pu être incrusté sur son front. - C'est trois fois rien.. Je refermais la boîte. - Merci, J'aurais voulu dire plus mais les mots manquaient. Narah était morte, sûrement six pieds sous terre, quelque part, perdue, sans tombe, ni personne pour venir la voir. Elle était morte et pourtant, une partie d'elle restait en vie.  Gaia quitta alors la chambre, comprenant sûrement que j'avais besoin d'être seule. Je m'installai sur le rebords de mon lit, prenant conscience qu'elle ne reviendrait plus. J'étais seule et cela me terrifiait. Toute les personnes que j'avais pu aimer un jour avait choisis de m'abandonner, qu'est-ce qui n'allait pas avec moi ? 
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