Chapitre 5 : Une page vierge

781 Words
Au bout d'une heure, tout le monde était enfin passé, il ne restait plus qu’Adelinde et moi. J'avais pris mes aises sur le rondin de bois, m'y allongeant, les performances des fées avaient vite fini par me désintéresser. Observer les autres faire de la magie, c'était cool, les cinq premières minutes seulement après on finit par s’ennuyer et même les derniers tweets finissent par devenir d’un ennui mortel. Les yeux rivés sur le ciel, j'observais les étoiles à peine visible en plein jour. Elle avait été ma seule source de lumière avec les autres astres pendant longtemps, m'accompagnant dans les nuits les plus sombres. Elles au moins, étaient toujours présentes, qu’importe les circonstances, ma mère devait en prendre de la graine. - Cassiopée. Je me redressais, ne pouvant plus éviter l'inévitable. - Ne réfléchis pas, laisse ta magie sortir, tu sauras la contrôler. Je hochais la tête en m'approchant du cercle de pierre, paumes en avant, je voulais en finir le plus vite avec cet exercice. En attendant mon tour, j'avais réfléchi au tour que j'allais lui jouer, une simple tornade de vent suffirait à la satisfaire, pour le moment. Paumes face au cercle, je me concentrai quelques secondes avant que la tornade apparaisse. Elle disparu cependant aussi vite qu'elle était arrivée, je n'avais pas le cœur à la faire tenir plus longtemps. - Tu n'es pas une fée des vents, Harvey m'a dit que ta spécialité, c'est le feu. Ce détail, il aurait dû venir me le mentionner. Je fis alors apparaître une boule de feu, sans bouger d'un iota. - Cela vous va ? - Transforme la moi en un amas de lumière. Je m'éxécutais, si c'était la seule façon d'en finir avec ce cours interminable, j'étais prête à la satisfaire. - Une fée des éléments ? Je hochais la tête, elle était à des années lumières de savoir quel genre de fée j'étais mais Harold avait été précis sur ce point : Rosalind ne devait rien savoir sur moi. Et Narah m'avait mit en garde avant lui, elle n'avait jamais révélé à personne la magie que j'usais, sûrement pour me protéger des menaces extérieures, en vain. - Il est rare de rencontrer une fée de la sorte, une dizaine à peine doivent vivre à Solaris. - Je peux m'en aller, maintenant ? Elle hochait la tête, j'attrapai mon sac et m'en alla, ne désirant pas rallonger ni la conversation, ni le cours. Je n'avais qu'une envie, rentrer dans ma chambre pour pleurer, je me sentais coupable d'avoir usé ma magie sans l'ombre d'une autorisation des sorciers. Et s'ils venaient me chercher ? J'avais encore deux heures de cours avant le déjeuner mais j'étais incapable d'y aller. Il fallait que je rentre à l’apartement, c’était l’endroit qui me réconfortait le plus depuis que j’étais revenue et j’avais besoin de me sentir en sécurité entre ces quatres murs que représentait ma chambre mal décorée. - Cassiopée ! Je m'arrêtais net, me retournant pour découvrir Sky. En tenue de sport, il transpirait comme un porc, je pouvais sentir son odeur nauséabonde à des kilomètres à la ronde. - Tu as fais tomber ça, Il tenait un livre à la main, mon livre ; un journal que le père de Gaia m'avait acheté mais dont les pages restaient vierges, il y avait un temps où je passais mon temps à écrire mais aujourd'hui, le syndrome de la page blanche m'envahissait. Je refermais mon sac qui était entrouvert avant de m'avancer vers Sky, reprenant mon journal. - Revenir d'entre les morts ne t'empêche pas d'être polie, on dit "merci" dans ce cas là. - Personne ne t'a forcé à ramasser mon livre, - Tu étais plus sympa, dans mes souvenirs. - Tu n'as pas d'autres livres à ramasser, comme un chien ? Il leva les yeux au ciel, je n'attendais pas sa réponse avant de tourner les talons, reprenant ma route vers ma chambre. Une fois en sécurité à l'intérieur, j'éclatais en pleurs, mon dos commençaient à me démanger. Je me battais contre l'envie permanente et puissante de faire sortir mes ailes, elles avaient été si abîmées par les sorciers que les voir m'étaient impossible.  C’était le syndrome du membre fantôme, j’avais lu un article dessus il y a si longtemps en regardant les épisodes de Grey’s Anatomy. J’avais l’impression qu'elle désirait sortir alors que la douleur n’était que dans ma tête, il n’y avait plus rien à faire sortir, sauf ce qui était issu de mon imagination, rien de plus. 
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