Il se faisait déjà tard et il n'y avait pas de réseaux où on était.
Je savais en moi que ma mère devait déjà se faire du soucis.
Elle me protégeait énormément et avait peur de me perdre, je ne sais pour quelle raison.
Je n'avais pas envie de rentrer à la maison mais il le fallait.
'Il faut qu'on s'en aille.' Lui disais je.
Il se leva donc 'Je sais!' me priant 'Rhabilles toi.' avant de remettre sa chemise et de rehausser son pantalon.
On marchait alors vers la voiture et il m'ouvrit la portière.
En chemin pour la ville, des pensées envahissaient mon esprit.
Je n'étais pas sûre d'avoir fait ce que j'aurais dû faire, ni d'avoir réagit de la façon dont j'aurais dû réagir.
Et à mi-chemin, je remarquais par un message de ma mère, qu'on venait d'entrer dans une zone qui avait le réseau.
Text Message From Maman: 'Salut ma puce je me fais du soucis, j'ai essayé de t'appeler plusieurs fois en vain. Fais moi signe quand tu verras ce message je t'en prie.'
Et mon cœur battait en lisant ces mots qui transmettaient les émotions négatives avec laquelle elle l'avait envoyé.
Je décidais de suite de l'appeler, en prenant soin de demander à monsieur Franck 'Ne fais aucun bruit s'il te plaît, je vais appeler ma mère.'
'Ne t'inquiète pas.' Répondait il.
Je composais le numéro de ma mère les doigts tremblants, soit par peur de dans le son de ma voix me trahir, soit parce que moi-même j'étais choquée de ce que je venais de faire.
Je susurrais rapidement une fois l'appel décroché 'Salut maman.'
'Tu vas bien? Je me faisais du soucis, pourquoi ton téléphone était il éteint?'
'Désolé maman...' disais je 'j'étais tellement...' je m'arrêtais et mes yeux se tournèrent vers monsieur Franck, qui lui aussi me fixait comme pour me rappeler que c'était notre secret.
Mais de toutes les façons, je ne pouvais pas en parler, je continuais donc ' j'étais absorbée par tout ce qui se passait. Je n'ai pas eu le temps de prendre soin de mon téléphone. Je te raconte tout en rentrant.' La rassurais je.
'Tu rentres à quelle heure ?'
Je regardais l'heure sur l'écran de la voiture et il était déjà 21 heures 30, je devais alors mentir 'On vient de se mettre en route, on doit déposer deux personnes avant moi mais j'arrive, ne t'inquiète pas.'
Je raccrochais et Franck d'une voix attristée m'assurait 'Je suis vraiment désolé de te pousser à lui mentir.'
Et je ne sais qui parlait entre ma conscience et mon inconscience, mais je pris la parole 'Ça me fait tellement mal, je ne l'avais jamais menti avant, mais pour ce qui vient de se passer, je le referrai.' Assurais je, le poussant à sourire.
Vraiment? Mentirai je de nouveau pour lui?
Que venais je donc de dire?
Quelle partie de moi étais je en train de donner à cet homme?
Il souriait et je ne pouvais m'empêcher d'accompagner son sourire.
J'avais tellement envie de l'embrasser mais je me retenais cette fois-ci.
Hors de cet état de trance il me restait encore un peu de raison.
Quelques minutes plus tard, monsieur Franck se garait à un endroit que je reconnaissais.
On était pas loin de mon quartier.
'Je t'appelle un taxi. Ce ne serait pas...'
'Je sais!' Devinais je les mots qu'il avait du mal à dire 'ce serait trop suspect qu'on nous voit ensembles.'
Il remuait la tête puis sortit son téléphone pour appeler le taxi et je pouvais voir la photo de sa fille sur son fond d'écran.
Qu'est ce que j'aurais aimé avoir un père moi aussi.
Je descendais de la voiture quinze minutes plus tard, pour monter dans le véhicule qui m'emmenait à la maison.
Aucun b****r, ni rien de physique pour dire au revoir à monsieur Franck.
Juste des mots cordiaux.
Était ce de la gêne?
Ou était ce de la culpabilité?
Arrivée chez moi, je courais dans ma chambre pour me doucher et enlever immédiatement le parfum sauvage qui griffait ma peau.
Ma mère qui remarquait ma course monta dans ma chambre inquiète. Elle frappa à ma porte et je me souviens lui avoir menti que j'avais un écoulement de ventre. Elle retournait alors dans le salon m'attendre, que j'aille enfin lui raconter ma soirée.
Et pendant que j'avais dû piéger ma mère pour ne pas la laisser sentir ce parfum familier, monsieur Franck lui aussi devait cacher ses faits.
Il entra dans son salon où sa fille, Linda et sa femme y étaient.
Léa, la mère de Linda s'empressait de le saluer 'Bonsoir mon chérie.'
Suivit de sa fille 'Bonsoir papa!'
'Bonsoir mes chéries.'
Linda se leva pour venir vers lui 'On t'attendait pour dîner.' Le conduisant vers la salle à manger.
Léa les suivait mais regardait fixement son mari. Elle se doutait de ce qui se passait, elle humait un parfum féminin caché sous l'odeur sauvage de son mari, lui empêchant de détecter les cordes vocales du parfum intrus.