A peine avais-je eu le temps de tourner la poignée, que j'avais été littéralement aspirée dans la pièce avec une puissance qui ne laissait de place à aucun doute : c'était un démon.
Je ne sais pas comment, mais je m'étais fait piéger, en beauté.
Ma tête avait tapé contre le mur en pierre en face de la porte.
J'ai opéré un demi-tour, pour connaître le visage de mon agresseur : c'était lui.
Celui qui avait littéralement déchiqueté June sous mes yeux.
Que faisait-il ici ?
Il ne devrait pas être puni pour son crime ?
Je n'avais pas eu le temps de réfléchir, tout s'était passé à la vitesse de l'éclair, mon front avait une coupure dû au choc, je saignais beaucoup.
Il me regardait avec des yeux ... il était affreux... c'était la pire transformation d'un démon, j'avais eu des hauts le cœur rien qu'en croisant son regard.
Et une odeur X ! p****n ! une odeur à te faire vomir toutes tes tripes.
Il avait gagné en volume certes, mais sa tête était restée la même, elle n'avait pas augmenté, il affichait un long pelage liquide noir sur tout le corps, c'était presque visqueux, il n'avait plus qu'une grand mâchoire béante prête à me déchiqueter moi aussi, il n'avait gardé que ses yeux pour me voir, tout le reste, il l'avait supprimé.
Il chassait.
Il allait me chasser.
Il avait enlevé tout ce qui ne lui servait à rien, tu comprends ? c'est.. c'était horrible X.
Je n'ai pas pu décrocher mes yeux de lui, il s'est avancé vers moi très rapidement, puis il s'est agenouillé et il m'a pris dans ses bras, je sentais sa fourrure liquide sur mon corps, ses mains, ses griffes pourris mais tellement aiguisé qui me coupait la peau, plus je me débattais plus je saignais, et plus je l'excitais.
Infernal, effrayant, c'était un cercle vicieux, je n'avais aucune échappatoire.
Il m'avait balancé sur son lit de fortune, fort, très fort.
Dans l'élan, ma tête avait tapé contre le sommier du lit, je craignais d'avoir une commotion, j'ai eu mal, si mal p****n !
Mais le pire était à venir.
J'ai su.
J'ai su que c'était fini pour moi.
J'ai su que je ne pourrais rien faire.
J'étais une proie, une p****n de proie livrée à lui, c’étais facile, il allait me bouffer en deux secondes.
Mais quand j'ai réalisé son but, c'est là que j'ai vu ma vie défiler devant mes yeux, c'est là que mon cœur a totalement arrêté de battre, il préférait me laisser mourir plutôt que d'assister à ce qui allait se passer.
J'allais, je savais que j'allais être impuissante, je savais que je ne faisais pas le poids p****n, je me suis tapé la tête plusieurs fois contre le sommier, je voulais mourir je ne voulais pas qu'il me touche X !
Il a mis sa main sur ma tête pour faire barrage avec le sommier, je perdais du sang, beaucoup de sang.
Alors il l'a léché, directement sur mon crâne, sa longue langue pointue et rugueuse faisait des vas et viens sur mon crâne, entre mes cheveux, je sentais son excitation, ses mains me touchaient le corps, et il avait son sexe qui rentrait dans mes cuisses, je le sentais.
J'étais, j'étais en robe, tu comprends, je n'avais pas de protection.
C'était un simple tissu.
Si j'avais eu un pantalon il aurait eu plus de mal, j'aurais pu tenter quelque chose, j'aurai eu une occasion mais là, c'était impossible.
Il allait me v****r, X.
Quand il a déchiré ma robe et qu'il m'a allongée sur le lit.
J'ai su.
J'ai su que c'était fini pour moi.
J'ai su que je ne pourrais rien faire.
Mais alors que j'avais abandonné tout espoir, j'ai senti une lueur au plus profond de mon être une lueur couleur rouge, une lueur de colère terrible, de rage, de haine, je crois que c'est l'Empuse, j'en suis même certaine, c'est l'Empuse qui m'a sauvé ce soir-là, dans cet immense palais, désert, dans cette chambre de malheur.
Cette lueur a grandi dans mon corps à une vitesse folle, je l'ai senti dans chacune de mes veines ! dans mon sang ! dans chacune de mes particules !
Elle était prête, prête à tout ravager sur son passage, un véritable c*****e !
Elle n'attendait que ça, qu'à exploser !
Je l'avais libéré, cette lueur rouge, je ne sais pas comment mais je l'ai libéré.
Cette lueur est sortie de moi pour prendre possession de la pièce, toute la pièce X, était couverte de ma lueur, à cette vision il avait arrêté de me toucher, et il la regardait lui aussi, il semblait être horrifié.
Il répétait en boucle : « non non, c'est pas possible ! non »
L'instant d'après, la pièce était réduite en cendre, littéralement.
Tout avait brûlé.
Tout.
Sauf moi, je n'avais aucune brûlure sur mon corps, aucune séquelles physiques.
Seul resterait les séquelles psychologiques, j'ai failli me faire v****r, me faire tuer, sans l'Empuse, sans Baal, je ne serais pas là aujourd'hui avec toi, dans ce rêve magique, et tu ne serais pas en train de me soigner, dans la réalité.
J'étais épuisé après mon long discours, et X m'avait tendu ses bras pour que je vienne m'y réfugier, il était touché, sincère et bienveillant.
Après un long moment il me dit :
- Tu sais pourquoi il a été horrifié lorsqu'il a vu la lueur rouge ?
Je lui fis un signe de tête.
J'étais curieuse de savoir moi aussi ce qu'était cette lueur, était-ce un pouvoir ?
en avais-je d'autres ?
- Parce-que ce n'est qu'un mythe.
Cette lueur était une légende.
Nos pouvoirs sont tous des lueurs, nous en avons qu'une seule, moi c'est la jaune, seul Baal en a quelques-unes étant donné que c'est le roi, mais il n'a pas la rouge.
Personne n'a la rouge, aucun démon, tu comprends ?
Seuls les démons originels l'avaient, et encore, seulement un, Abyss.
C'était le roi des démons, le démon le plus puissant, celui qui a vécu le plus longtemps, il nous a créés, il nous a donné vie.
Abyss, le père de Baal.
La lueur rouge, c'est la plus puissante des lueurs, tu détiens-là pour une humaine, enfin un démon, enfin, à présent tu es mi-humain, mi-démon.
Tu as un pouvoir extrêmement dangereux et puissant ! tu dois faire attention, tu ne dois le montrer à personne, sous aucun prétexte, et encore moins à Baal.
Crois-moi Rim, ne le lui dit pas, jamais.
S'il venait à l'apprendre, notre Roi aurait peur, il te tuerait, laisser un tel pouvoir entre tes mains, c'est signer notre mort à tous.
Je vais réfléchir à ce que je vais faire de toi, de ton pouvoir, je ne vais en parler à personne, fais de même Rim.
Fais de même si tu veux vivre.
Je l'avais écouté, sans vraiment l'écouter, à vrai dire je me remettais doucement de mes émotions, tout était allé très vite, même trop vite, j'avais l'impression que mon corps avançait par automatisme, mais mon cerveau restait des heures et des heures en arrière, je n'arrivais plus à suivre la cadence.
Lorsqu'il y coupa court.
- Pourquoi tu m'appelles X ? tu n'aurais pas pu trouver un autre nom plus cool ? genre Aznael, Bedry ou un truc comme ça.
Oui, c'est sûr que ces prénoms sont super cool.
- J'aime bien X, ça te correspond bien.
Il avait enfin esquissé un sourire.
- Va pour X, avait-il dit, je m'étais endormie dans ses bras.
Signe que mon réveil dans le vrai monde allait approcher à grand pas.