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930 Words
Un mois. Un mois après cette nuit intime. Un mois qu'il ne m'avait plus touché. Un mois que j'étais (presque) malade. Un mois que j'étais alité. 10 jours que Baal n'était plus venu me voir. Lui qui pourtant, quelques jours auparavant prenait soin de moi comme personne ne l'avait jamais fait de ma vie, ne venait plus voir comment j'allais. Seul une femme, Aradia venait m'aider à me laver, me faire manger, et bavarder avec moi. Elle, je ne la tuerais pas, jamais. C'était encore une belle journée qui s'annonçait, le jour venait de se lever, j'entendais du bruit autour de moi, signe que la vie reprenait son cours avec ou sans moi, finalement, personne n'était irremplaçable, personne. Aradia était entré dans ma chambre, toujours avec son sourire indétrônable. Elle m'avait aidé à me lever pour aller me laver. La réalité ? je pouvais très bien marcher, j'avais retrouvé l'usage de mes jambes, mais je ne voulais pas qu'ils le sachent, je voulais garder l'avantage pour moi. Alors, encore une fois j'avais dû feindre mon supposé état maladif. Elle était douce dans ses gestes, j'étais nue devant elle mais cela ne me gênait pas le moins du monde. Aradia était une jeune femme et pour être tout à fait honnête au bout d'un certain temps à ses cotées, je la considérais comme une véritable humaine dans son coeur, je n'oubliais pas qu'il s'agissait d'un démon, mais j'avais appris à l'apprécier. Après être sortie de la salle de bain, Aradia m'avait proposé de m'emmener dehors, dans le jardin pour que je prenne le soleil, car selon elle, je ressemblais de plus en plus à un vampire. - Ça existe, chez vous aussi ? Elle me regarda avec un regard rieur, et finit par hocher la tête. - C'est plus compliqué que ça Rim, nous sommes tous, plus ou moins des vampires et en même temps nous sommes bien plus que cela, et nous pouvons tout à fait manger de la nourriture humaine, enfin, pas des humains, enfin, pas QUE des humains, enfin, bref, des plats humains je veux dire. Mais, nous restons aux plus profond de nos âmes des démons, et notre instinct reprend vite le dessus. Il y a des périodes ou nous sommes plus à vif que d’autres, et même si nous te semblons être une société organisée comme par chez toi, nous sommes toujours des bêtes avides de chair, de violence et de sang. Nous avons tous des caractéristiques démoniaques différentes, par exemple moi, lorsque je me transforme, je grandis de dix fois ma taille, mes yeux deviennent rouges, et des immenses griffes me sortent de mes mains. Je l'écoutais attentivement. - Ça ne t'effraie plus ? Effectivement, ce constat me rendait amère, comment pouvais-je ne pas être effrayé ? ou encore, écœuré? je m'y étais habitué, l'humain s'habitue à tout avec le temps, c'est le seul moyen de survivre après tout. Il fallait que je lui demande, je devais savoir, cette question me brûlait les lèvres depuis de nombreux jours. - Pourquoi Baal ne vient plus me voir ? il lui est arrivé quelque chose ? Elle me regarda avec ses yeux vitreux, elle ne bougeait plus comme si elle se remémorait quelque chose, elle resta quelques instants comme ça le regard hagard, et finit par me dire qu'il avait beaucoup de travail. - Comment vont les autres humains ? - Bien, ça a été compliqué au début je ne te la cache pas, on a eu beaucoup de fuite, quelques morts, mais tout semble rentrer dans l'ordre. - Comment ça des morts ? dis-je paniqué. - On à tué personne si c'est ce que tu te demandes, ce sont des jeunes filles qui se sont donnés la mort, elles préféraient mourir plutôt que de vivre ici, c'est comme ça. Elle avait quitté la pièce sur ces mots. C'était ce soir le grand soir. Ce soir j'explorerai l'immense palais. Je me sentais bien, je me sentais même très bien j'étais en forme. J'avais lutté contre l'Empuse, et j'avais gagné. En revanche je ne sentais pas un quelconque pouvoir en moi, j'avais essayé différentes techniques, même celle de tendre mes deux bras en avant, paume en direction du sol mais rien n'était sorti. Je pensais quoi ? que j'allais devenir le nouveau Spider-Man, ridicule. Alors à la nuit tombée, j'avais enfilé la robe que m'avait donnée Aradia, elle était terriblement courte et transparente, je ne comprenais pas la manière qu'elle avait de m'habiller comme ça. J'avais décidé d'être pied nu, ainsi je ne ferais aucun bruit. Je devais veiller à faire redescendre mon rythme cardiaque à une vitesse qui n'éveillerait pas les soupçons de Baal, bien qu'il n'en ait peut-être rien à faire. Je voulais aucune prise de risque inutile, aucune. C'était maintenant, je n'entendais plus aucun bruit. J'avais ouvert ma porte très doucement, un léger grincement avait résonné dans le couloir vide, mon cœur s'était arrêté. J'avais attendu de longues minutes, tellement longues qui me confirmaient que personne n'aurait entendu ce grincement. Alors que j'allais sortir, un bruit avait éclaté tout au fond du couloir. Quelqu'un vient Mon cœur, mon cœur m'avait trahi, c'était Baal qui venait, je le savais. Je n'avais pas contrôlé mon rythme cardiaque, avec la panique et l'adrénaline je n'avais pas fait attention. J'avais deux choix à faire, tout de suite, immédiatement, je n'avais pas le temps d'évaluer les risques et les conséquences. Soit, je refermais la porte et je me réfugiais sous la couette, soit je courais à vive allure à l'opposé de lui. C'était maintenant, et je savais quel choix faire.
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