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1288 Words
Je m'étais réveillé, j'étais dans de l'eau, je flottais à la surface et j'étais nue. Mais pour le moment ma nudité m'importait peu, seul le sentiment de bien-être comptait le plus. Face à moi : le ciel et son immensité, le ciel bleu, le bleu humain, était-ce un mirage ? j'étais dans mon monde ? Je n'entendais rien, j'étais bien, apaisé, détendue. L'eau me procurait la sensation des bras de ma mère, je m'y sentais en sécurité. Non. Ce n'était pas normal. Quelque chose n'allait pas. Je m'étais fait violence, et je m'étais relevé dans l'eau. J'étais dans une sorte d’immense bain à toit ouvert, et lors de ma reprise de conscience, tous les sentiments de bien-être, de relaxation, avaient disparu. Une seule émotion me traversa parmi le flot incessant de questions et de doutes : June. Je pleurais, silencieusement, seule dans cette eau, je pleurais June, son absence. Je pleurais, parce que la réalité m'avait rattrapé dès le moment où j'avais repris conscience, je n'étais plus dans mon monde à présent. J'étais dans le leur. Dans leur enfer. Une créature était entrée, je ne l'avais même pas regardé, elle m'avait parlé, dans ma langue aussi mais je ne l'écoutais pas. L'instant d'après j'étais dans les airs, et j'atterrissais à côté d'elle. Ils avaient tout ce p****n de pouvoir. Une petite créature d’environ un mètre soixante, avec des cheveux rabattus en un chignon. En y réfléchissant, ces créatures nous ressemblaient beaucoup, ils avaient les mêmes habitudes que nous, ne serait-ce que par l’apparence, beaucoup de femme de mon monde avaient l’habitude de faire des chignons. La question est, qui est arrivé avant qui ? Je veux dire, Est-ce que deux races différentes sur le point génétique peuvent avoir les mêmes habitudes ? Elle m'enveloppa d'une couverture d'une douceur extrême et m'assit sur une chaise face à un miroir, ce qui mit un terme à mes pensées. Elle allait s'occuper de moi, prendre soin de moi ? Depuis combien d'année je n'avais pas pris soin de moi ? je ne m'en rappelais plus, dans mon quotidien, seul m'importait de ramener assez d'argent pour me nourrir, Luc sa famille et moi. Je n'avais rien dit. Je me laissais faire. J'avais le visage rouge et des brûlures apparaissaient aux extrémités de mon front : la boue, douloureux souvenir avec June. Je ne voulais pas me regarder, je ne voulais pas me rappeler pour le moment, je devais prendre des forces pour la venger, alors j'avais poussé le miroir, un peu trop vite, il était tombé et s'était brisé sur mes pieds. Pieds que j'avais désormais en sang, je m'en foutais, j'étais en train d'enlever les débris de verres lorsque, dans mon action précipitée, je me suis blessé la main, à présent du sang coulait à flot. Je n'avais pas prêté attention à la bête, mais quelque chose me disait qu'il fallait que je fasse attention à elle. J'avais relevé doucement ma tête vers elle. Ses yeux auparavant noirs étaient devenus rouge, rouge sang, elle allait me dévorer d'une seconde à l'autre je le sentais, alors avant qu'elle ne puisse tenter quoique ce soit j'avais ramassé un morceau de verre tranchant et m'était réfugié dans la piscine, l'eau se mélangerait à mon sang, le diluant par la même occasion, et ainsi l'odeur en serait moins forte. C'était un pari, un pari risqué certes, mais je devais le tenter. Pari gagné, elle semblait se calmer, mais la situation avait fait battre mon cœur inexorablement vite, et comme je l'avais pressenti quelques heures plus tôt, les démons pouvaient sentir le rythme cardiaque humain. X a débarqué dans la salle, et en une seconde il avait compris la situation, avant que la créature puisse se défendre, il l'avait regardé de ses yeux noirs, yeux qui s'étaient changés en rouge et l'instant d'après la créature n'était plus qu'un amas de cendre. Il l'avait brûlé et tué ? rien qu'en la regardant ? Je n'étais pas triste pour elle, c'était même bien fait pour sa gueule, elle n'aurait pas hésité à me déchiqueter. C'était elle ou moi. Son regard rouge redevint noir et il s'avançait vers moi, tenant toujours mon morceau dans la main, je n'avais pas fait attention et m'était encore plus entaillé la main, mais je ne l'avais pas lâché, jamais je ne le lâcherai ce morceau, qui allait peut-être me sauver la vie. - Sors. - Non. L'instant d'après il me faisait voler en l'air, délaissant mon seul habit devenu rouge dans l'eau. Il ne m'accueillit pas dans ses bras mais me déposa à un mètre de lui. C'était le moment ou jamais, il ne semblait pas troublé par mon sang, je m'avançai vers lui, et d'un geste vif je lui plantais mon morceau tranchant dans le cou. Le geste me parut durer plus d'une minute. J'étais nu, tenant le verre dans son cou qui était dur comme de la pierre, et pour la première fois X était en train de sourire, ses dents pointues, j'avais essayé de le tuer, et il était en train de sourire, de jolies fossettes avaient fait leur apparition sur ce visage pâle. Il est complètement fou. Il cligna des yeux, et l'instant d'après j'étais assise devant le miroir, ma couverture sur moi, et lui se tenant derrière moi prenant soin de démêler mes cheveux. Il avait le visage qui était redevenu neutre, sans aucune expression faciale. Je ne comprenais rien, je venais de rêver ? aucune p****n d'idée. - Il s'est passé quoi ? Il ne me regardait pas, il continuait de me brosser les cheveux, derrière lui, il n'avait plus aucune trace de mon sang, devant moi, plus de débris de verre, je regardais mes mains et mes pieds j'avais des bandages. - Il s'est passé quoi p****n ? Devant mon insistance, il s'était arrêté et m'avait regardé et il me dit : - Je t'ai soigné. C'était tout, jamais il n'allait faire des phrases plus longues ? p****n ! J'étais inconsciente ? je m'étais évanouie ? il avait fait le ménage pendant ce temps ? il avait pris la peine de me soigner, de me recouvrir ? Je n'arrivais à rien avec lui, il ne parlait pas. Le reste de l'heure, il l'avait pris à me mettre une sorte de liquide sur le visage, une fois retiré, mon visage avait retrouvé son teint hâlé, sans aucune trace de brûlure due à la boue. C'était magique. Il avait séché mes longs cheveux bouclés. Je me regardais du coin de l'œil dans le nouveau miroir flambant neuf, j'étais magnifique. Jamais je n'aurais cru ressembler à ça. L'instant d'après, il retourna le siège vers lui, je lui faisais face. Il me regardait avec insistance, toujours de son regard si profond. Il avait levé sa main vers mon visage, mais lorsqu'il n'était plus qu'à quelques centimètres de celui-ci, il l'avait enlevé. Il cligna des yeux. L'instant d'après, je me retrouvais nue dans une chambre luxueuse. Où est-ce que j'étais ? Cette chambre ressemblait en tout point à une chambre digne d'un hôtel de luxe, un grand lit en baldaquin, du marbre au sol, des dorures, des pierres aux murs, c'était tout simplement magnifique. C'était ma chambre, la chambre où j'allais désormais vivre. Je n'allais pas mentir, j'étais contente de cette chambre, dans mon monde je me contentais d'un matelas à même le sol. Au moment où j'allais avancer vers le lit, la porte s'ouvrit. C'est à cet instant que j'ai réalisé que X ne m'avait pas envoyé dans MA chambre, mais dans SA chambre, la chambre du démon qui était assis sur le trône quelques heures plus tôt. BORDEL DE MERDE! Ce sont les seuls mots que j'ai pu prononcer quand je l'ai vu sourire dans l'entrebâillement de la porte.
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