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1117 Words
J’entendais des grognements de bêtes sauvages derrière moi alors que nous entrions dans la grotte, c’étaient des grognements de rage, nous étions dans la grotte avant eux. Ils n’avaient pas pu nous rattraper à temps, il nous fallait encore une dizaine de mètres pour traverser cette eau noire et visqueuse devant nous, nous aurions pu la traverser à deux, nous aurions pu. Si seulement je n’avais pas trébuché, Si seulement il n’était pas arrivé dans un grand fracas, rouge de colère, et niché au plus profond de ses beaux yeux verts une lueur, Si seulement il n’y avait pas eu cette lueur rouge dans ses si beaux iris de créature. J’avais trébuché sur une simple pierre, dans la précipitation, la peur et l’adrénaline, j’étais tombée à terre, face contre terre, mes genoux et mon front en sang. Mia avait lâché ma main, je l’avais vu hésiter entre revenir me chercher ou continuer en direction de cette eau noire, je ne lui en ai pas voulu de continuer sa route, de m’abandonner en chemin, elle ne me devait rien et les bêtes étaient à présent à l’entrée de la grotte. C’était elle ou moi et avec les dernières forces que j’avais, j’ai crié : ILS ARRIVENT DÉPÊCHE-TOI MIA !!!! Je me suis sentie soulagée quand je l’ai vu enjamber le tas de pierres devant cette eau, elle avait à présent un premier pied dans l’eau noire, la seconde d’après elle s’était enfoncée dans le passage pour enfin traverser. Je l‘ai vu s’enfoncer doucement avant de traverser définitivement dans le passage. Oui, soulagé. Entre temps, les bêtes à notre poursuite s’étaient arrêté juste derrière moi m'empêchant de faire demi-tour, mais aucun d’eux n’avait jugé utile de me barrer le passage jusqu’à cette eau noire, c’était ma chance, j’allais me relever d’une seconde à l’autre pour courir de toutes mes forces jusqu'à ma porte de sortie. Et enfin, j’aurais ma récompense, enfin, je pourrais retourner dans mon monde afin de recommencer une nouvelle vie, une vie qui m’avait été volée par mon gouvernement, puis par ces créatures, oui, j’avais fait la promesse de me battre ardemment pour regagner ma vie d’avant. Puis un cri perçant. La voix de Mia, je l’ai vu ressortir de la cascade d’eau visqueuse en sang, criant de toutes ses forces, il lui manquait un bras, du sang jaillissait de son moignon, elle avait les yeux rouges et avait revêtu une fourrure sur tout son corps, elle s’était transformée. Quand l’empuse est initiée, il arrive que les humains qui traversent de fortes émotions, des émotions qui te prennent aux tripes, qui te retournent l’estomac, comme de la peur, la peur de mourir par exemple, il est possible que tu puisses te transformer en un démon, comme nous. J’avais relevé la tête encore ébahie et choquée de ce que j’étais en train de voir, vers la voix qui me parlait sur ma gauche, X se tenait à mes cotés, derrière-lui se trouvait à présent une vingtaine de bêtes, d’autres encore étaient en train d’arriver. Cela ne pouvait signifier qu’une seule chose : la personne qui poursuivait Mia n’était personne d’autre que Baal lui-même, j’avais immédiatement dirigé mon regard vers cette cascade de la mort espérant me tromper, et doucement, fièrement, Baal en était sorti. Il avait été du côté des humains, pour pouvoir nous empêcher de traverser, lorsqu’il à vu Mia, il s’était donc jeté sur elle. Ça aurait très bien pu être moi, je pourrais être à la place de Mia actuellement qui se bat désespérément avec Baal à coups de griffures. Baal arborait un large sourire fier, en une fraction de seconde, il avait cligné des yeux. En une fraction de seconde, il avait réduit l’identité de Mia, son corps, à un tas de poussière, de cendre. En un battement de cils, il l’avait tué, cette bête, ce démon destructeur avait mis fin à une vie aussi simplement que cela. Ce-jours-là je l’ai sentie vibrer en moi, cette force, à nouveau, ce pouvoir face à cet injustice de nos race, je l’ai senti gronder en moi, et toutes les personnes autour de moi l’on senti dans l’atmosphère, X essayait de me maintenir par la force, il m'avait enlacé avec une telle force que la simple Rim que j’étais auparavant n'aurait pu s’en défaire. Mais à présent, avec la force qui coulait en moi, avec l’empuse, son emprise n’était rien, en une fraction de seconde, j’ai moi aussi décidé de devenir un monstre, une créature, une bête de l’enfer. Toute cette rage, toute cette haine et cette injustice, je l’ai libérée, j’ai fait voler en l’air, toutes les bêtes derrière moi et X aussi, ils étaient suspendus en l’air sans même que je le conceptualise. Baal me regardait avec méfiance, il avait compris, il avait enfin compris le pouvoir qu’il m’avait transféré, moi simple humaine, j’avais le pouvoir de tous les tuer, en un simple battement de cils. Faire le vide, ne penser à rien, se focaliser sur son corps et seulement son corps, le conceptualiser dans les moindres coins et recoins, prendre conscience de chaque particule présente en nous, se polariser en particulier sur sa respiration, suivre son souffle s'écouter, écouter son corps. J’ai cligné des yeux, j’ai senti cette incroyable force s’extirper de mon corps pour attaquer chaque créature présente dans cette pièce. Pire encore, j’ai vu cette lueur rouge formant une bulle transparente autour de moi, avant que je donne l’ordre à cette lueur meurtrière d’achever chaque personne dans cette grotte. Alors, à la vitesse de l’éclair, tel un serpent des sables qui se déplace par reptation, ma lueur à tournoyer en l’air, se multipliant face à chacun des monstres, puis en une fraction de seconde, cette arme meurtrière avait tué presque simultanément les créatures m’entourant, leur arrachant jusqu’à leur dernier souffle de vie. Seul Baal était toujours en vie, il me regardait toujours droit dans les yeux, baignant jusqu’au genoux dans cette cascade noire jusqu’au moment où ma lueur est venue docilement se mettre face à lui. Le meilleur pour la fin. Il ne l’a pas regardé pas une seule fois, mon arme meurtrière ne l'intéressait pas, comme si, il n’avait pas peur de mourir, mais plutôt, je crois, qu’il voulait être sûr de voir ce que j’étais en train de faire. Tuer ces monstres. Tuer ces créatures de l’enfer. J‘en étais capable. Ce n’est que lorsque la lueur l’a atteint, que dans un dernier râle de vie, il m’a esquissé un sourire, fier, il était fier de moi, et de mes pouvoirs acquis dans l’amour éphémère d’une nuit, une seule, avait réussit à me transformer en monstre tout-puissant, moi aussi. Peut-être même, le plus puissant de tous.
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