Chapitre 5

2345 Words
Qu'est-ce qu'il pouvait bien faire à présent ? Se demandait Diogo complètement perdu. Il n'avait plus rien, plus de femme, ni de famille sur qui compter même si en réalité il avait toujours sa mère et son frère. Il avait l'impression d'être rejeté par les siens. Sa mère ne lui accordait aucune attention. Celle-ci avait toujours préféré son frère aîné et pour tout dire, cela l'affectait énormément. Son frère avait tout ce qu'il n'avait pas : la richesse, la gloire, le pouvoir, une bonne réputation et par-dessus tout Anastasia. Déborah avait raison. Il aimait toujours Anastasia. Combien de fois n'avait-il pas détesté son frère pour la simple et unique raison qu'il lui avait arraché l'amour de sa vie ? Bien qu'il aimât secrètement Anastasia, cela ne l'empêchait pas de lui en vouloir. Ils avaient partagé tout ensemble depuis qu'ils étaient petits. Elle avait réussi à le faire tomber amoureuse d'elle. Il avait toujours eu peur de lui révéler ses sentiments au risque de perdre son amitié. Et puis, il n'en pouvait plus. C'était dur pour lui de voir chaque fois la femme qu'il aimait sans pour autant lui avouer ses sentiments. Il savait que s'il ne le faisait pas, il en souffrirait. Il la voulait tout simplement. Il avait alors pris cette décision. Lui dire qu'il l'aimait et qu'il aimerait passer le reste de sa vie avec elle. Il avait donc invité Anastasia à dîner avec lui. Au début il avait eu le crac. Il semblait nerveux mais ça, elle ne l'avait pas remarqué. Elle pas contre, avait l'air heureux et très excité. Il lui avait demandé ce qui la rendait si joyeuse. Pour répondre à sa question, elle lui avait tendu le revers de sa main. Il avait vu une bague qui ornait son annulaire. Choqué, son visage s'était assombri. Il avait eu l'impression qu'on lui envoyait des épines dans le cœur et lorsqu'elle lui avait annoncé que son frère l'avait demandé en mariage, ce fût le coup de grâce. Non seulement il lui avait volé l'amour de ses parents mais aussi il en avait fait de même avec Anastasia. Il n'avait plus du tout envie de continuer à vivre. Il avait tout perdu et le mieux qu'il avait trouvé était de se suicider. Malheureusement, la même personne qui l'avait rendu malheureux était venu à temps pour l'empêcher de succomber. Les coups de frappe le tirait de ses pensées. La femme de ménage se précipita pour ouvrir la porte. Il reconnut la voix de son ami qui était sûrement venu pour lui faire part de la vente de sa maison. Il se leva de son siège pour aller à sa rencontre. — Bonjour Diogo. — Bonjour Enersto. Il l'invita à s'asseoir et demanda à la femme de ménage de lui apporter une tasse de café. — J'imagine que tu sais ce pourquoi je suis là, déclara Enersto. — Oui, tu as pu trouver un acheteur ? Demanda Diogo. — Oui. Franchement, cette maison est un héritage que tu as reçu de ton père. Je ne comprends toujours pas pourquoi tu veux la vendre alors que tu peux bien la garder. — Comme tu viens de le dire, cette maison est un héritage que j'ai reçu de mon père, alors je fais ce que j'en veux. J'ai besoin d'argent pour monter une affaire et je ne peux que l'obtenir en la vendant. Alors qui est cet acheteur ? — Gustavo Montez, un riche homme d'affaire qui souhaite l'acheter pour sa fille. —Est-il d'accord pour l'acheter au prix que j'ai fixé ? — Oui, d'autant plus que cette maison vaut une fortune. Il ne reste plus qu'à signer les papiers et sa fille en sera officiellement la nouvelle propriétaire. — Je n'imaginais pas que je la vendrai aussi vite. Ça me fait gagner plus temps. Je pourrai vite investir. — J'espère pour toi que tout te réussira. — Je l'espère aussi. Merci de t'être occupé de la vente. — Pas de quoi Diogo. Et bonne chance pour ton affaire. — Merci. Je te raccompagne à la porte. Après avoir raccompagné Ernesto à la porte, il revint au salon où il trouva la femme de ménage. Cette dernière semblait inquiète et il n'hésita pas à lui demander les raisons qui la mettaient dans cet état. — Je ne voulait pas paraître indiscrète mais je vous ai entendu dire que vous vouliez vendre la maison, répondit-elle avec une lueur de panique dans les yeux. Diogo qui avait compris son inquiétude posa délicatement sa main sur son épaule et esquissa un faible sourire. — Ne t'inquiète pas Isabella. Si je décide de vendre cette maison cela ne voudrait pas dire que tu perdras ton emploi. Je vivrai dans un appartement et j'aurai encore besoin de toi, rassura -t-il. Isabella poussa un soupir de soulagement. Elle avait eu du mal à trouver un travail comme celui-ci et l'idée de retourner au chômage lui était inconcevable. — Merci Mr, je pourrai à présent dormir sur mes deux oreilles. *** Henrik raccrocha son téléphone portable et se tourna vers Alonzo qui s'apprêtait à aller récupérer sa femme. — C'est bon Alonzo, ta mère vient de faire un virement dans ton compte, l'informa Henrik. — Très bien, il ne me reste plus qu'à faire la transaction dans le compte de cet type. — Ta mère m'a posé beaucoup de questions. Je pense que tu devrais lui parler de la situation. Elle a quand même le droit de savoir. — Non, riposta Alonzo. Je ne veux pas prendre le risque d'attirer la presse. Toi et moi savons très bien que ma mère ne tient pas sa langue. J'envoie l'argent à ce malfaiteur, je récupère ma femme et on oubliera cette histoire. — D'accord ! Dis-moi un peu Alonzo. Tu lui fais confiance ? — Non, — Moi non plus. Je me demande bien s'il te rendra Anastasia comme convenu. Il peut bien se foutre de toi. Cet homme aura son argent mais rien ne te garantit qu'il laisserait Anastasia. Je ne le sens pas du tout. Il vaut mieux prévenir la police. C'est plus rassurant. Alonzo le fixa durement. — soit ! je t'accompagne, s'empressa-t-il de dire. — Tu n'appelleras ni la police ni personne d'autre et tu ne me suivras pas. On dirait que tu fais exprès de rendre la situation pire qu'elle ne l'est déjà, s'indigna-t-il. Il marqua une pause par un soupir d'exaspération avant de renchérir. — Tu sais très bien qu'il a demandé à ce que je vienne seul. _ Oui je sais, mais comprends-moi. Je serai plus rassuré si je venais avec toi. Qui sait ? Peut-être qu'il a l'intention de te tendre un piège. Alonzo leva les yeux au ciel. — Bon sang Henrik ! On a la preuve qu'il détient Anastasia. Il a eu ce qu'il voulait et il me rendra Anastasia. Que ce soit de gré ou de force. — N'oublie pas que c'est un malfaiteur qui a eu vent de ta situation financière et il peut très bien te rouler dans la farine pour obtenir encore plus d'argent qu'il en a déjà. — Tu sais quoi Henrik ? Tu vas m'attendre sagement dans ta suite pendant que moi je vais récupérer ma femme. Et je te défends d'appeler la police. J'espère que je me suis fait bien comprendre. Sur ce, il sortit de sa chambre. Henrik savait bien qu'il n'allait pas faire ce qu'il lui demandait. Il était évident qu'il n'appellerait pas la police mais il n'allait tout de même pas rester là sans rien faire. Il avait l'étrange sensation que quelque chose pourrait bien lui arriver. — Tu te mets le doigt dans l'œil si tu penses que je vais rester sagement ici, marmonna -t-il en quittant à son tour la chambre d'hôtel. Henrik avait pris soin de rester un peu plus loin pour ne pas se faire repérer. Alonzo était dans cette banque il y a une demi-heure et il n'allait pas tarder à sortir. Lorsque Alonzo sortait de la banque, il remit le moteur en marche et attendait qu'il en fasse de même. Discrètement il suivait son ami. Quant à Alonzo il rappelait le ravisseur pour lui faire part de l'argent qu'il avait déjà versé sur son compte. Ce dernier lui fit savoir qu'il devrait se rendre à l'endroit comme prévu. Après une bonne heure de route, alors qu’Henrik continuait de suivre son ami, il eut un mauvais pressentiment. Au fur et à mesure qu'il avançait, il ressentait l'envie de faire volte-face afin de rester à l'hôtel comme le lui avait demandé Alonzo. Aller à l'encontre des avertissements de ce ravisseur pourrait être un coup fatal pour Anastasia, pensa-t-il à son plus grand regret. Mais il était déjà trop tard pour faire marche arrière étant donné qu'ils étaient déjà sur les lieux. Il avait garé sa voiture à une distance raisonnable pour éviter de se faire repérer. Il observait Alonzo sortir de la voiture. Qu'est-ce qu'il pouvait bien faire dans une situation comme celle-ci ? Simplement attendre et voir jusqu'où les choses pourraient aller. Alonzo rappela le ravisseur pour le mettre au courant de sa présence. Il lui demanda d'avancer vers le grand bâtiment qui était tout juste en face de lui. Sans plus attendre, il fit ce qui lui était demandé ; Il ne put s'empêcher de surveiller ses arrières alors qu'il avançait. À ce moment-là, il repensa à ce qu’Henrik lui avait dit avant qu'il ne quitte l'hôtel. Avait-il fait le bon choix en se hasardant à pareil endroit sans pour autant informer la police ? Rien n'excluait l'éventualité d'un piège. Quoiqu'il en soit, il allait faire tout son possible pour rentrer avec sa femme et oublier ce cauchemar. Il ouvrit la porte délicatement et par l'entrebâillement, il jeta un coup d'œil à l'intérieur. Il se résigna à entrer après mainte réflexions. En arpentant l'intérieur de ce bâtiment abandonné, il croisa les doigts dans l'espoir que cet homme lui rendrait sa femme. En prenant un chemin qui lui semblait interminable il crut discerner une silhouette. Sans plus attendre, il accéléra les pas. Dehors, Henrik s'impatientait dans sa voiture. Il regardait sa montre et se rendait compte que ça faisait une éternité qu'il était à l'intérieur. Il commençait à s'inquiéter et remettait en question ses doutes. En plus, il était partagé entre l'idée d'appeler la police et d'entrer dans ce bâtiment. Contrarié de ne pouvoir décider, il composa le numéro de son ami pour s'assurer que tout allait bien. Ce dernier ne répondait pas ! Il était peut-être en danger. Il sortit de sa voiture et courrut vers le bâtiment. — Anastasia ? Marmonna Alonzo en se rapprochant. Il aperçut une porte et se précipita pour l'ouvrir. Le cœur battant, il entra et fut accueilli par une voix qui lui ordonna de pivoter sur sa gauche. D'où provenait cette voix ? Se demanda-t-il en levant les yeux vers le plafond. Il vit une caméra suspendue au plafond. Se retournant comme l'avait exigé cette voix, il vit un ordinateur portable posé sur une table. — Maintenant approche-toi de l'ordinateur, poursuivit la voix. — Qu'est-ce que cela signifie ? À quoi jouez-vous? Rendez-moi m'a femme comme convenue, clama - t-il en cherchant désespérément d'où cette voix provenait. — Fais ce que je te demande, tonna-t-il. Les poings serrés, il se résignait à avancer vers l'ordinateur portable. — Allume le... Il s'exécuta et à sa grande surprise un homme cagoulé apparut sur l'écran. — Rebonjour, fit-il narquois. — où est ma femme ? S'impatienta-t-il. Le ravisseur s'écarta laissant voir Anastasia suspendue à une corde. Horrifié, Alonzo écarquilla les yeux. Il porta ses mains sur sa bouche et recula d'un pas. — Qu'... Qu'est-ce que vous avez fait ? S'enquit-il en bafouillant. — Détends-toi, elle n'est pas encore morte. Elle est juste endormie. — Alors Rendez-moi m'a femme ! — Jamais ! En disant cela, il retira sa cagoule laissant Alonzo sans voix. Ce n'était pas possible ! Ça ne pouvait pas être lui. — Braulio ! Fit-il choqué. Comment est-ce possible ? Tu ne devrais pas être... — En prison ? Acheva-t-il. Pour ta gouverne mon cher Alonzo, je suis en liberté conditionnelle. Faut dire que Dieu m'a donné cette faveur pour que je puisse me venger de toi. Et voilà c'est fait. Non seulement j'ai mes quarante millions de dollars mais aussi j'ai ta femme, déclara-t-il sur un ton sarcastique. Il retira un révolver chargé de sa poche puis le pointa sur le ventre d'Anastasia. — Je t'en prie, ne lui fais pas de mal. Elle n'a rien à voir avec cette histoire. Il s'agit d'un problème qui ne nous concerne que tous les deux. — Et cette histoire concernait ma sœur, c'est ça ? Clama-t-il. — Écoute, je ne suis absolument pour rien de la mort de ta sœur, essaya-t-il de le persuader. —Tu veux me faire croire que tu n'y es pour rien ? Attends ! veux-tu que je te rafraîchisse la mémoire ? Je vais t'enlever ta femme et l'enfant qu'elle attend de toi. Rien ne me fera plus plaisir que de te voir si malheureux exactement comme moi je l'étais lorsque j'ai appris que ma sœur était décédée. — Je te jure que si je le pouvais, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te ramener ta sœur. — Me ramener ma sœur ? Bien sûr que tu ne peux pas ! Sur ces mots il tira sur Anastasia. Horrifié, Il s'écroula au sol en hurlant plusieurs fois le nom de sa femme. C'était terminé, cet homme lui avait enlevé ce qu'il avait de plus cher. Avec amertume, il la regardait se vider de son sang. Il n'avait pu rien faire pour la sauver, elle était morte par sa faute. — s****d ! Anastasia n'était pour rien ! Mon enfant non plus ! — C'est tout ce que tu mérite. Et une chose mon cher Alonzo, Je te défends de parler de cette histoire à la police. Si on te demande où se trouve ta femme, tu n'as qu'à leur raconter qu'elle t'a abandonné. Si jamais tu le rapportes à la police je crains que la prochaine victime soit une autre personne de ta famille. À plus tard mon frère, j'ai un corps à faire disparaître. À suivre...
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD