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Buffet froid à Pouldreuzic

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Téléréalité en pays breton.

Et vous, que feriez-vous si vous gagniez une très forte somme au loto ? Sans doute, l’idée de ce couple pour dépenser sa fortune ne vous serait-elle pas venue à l’esprit…

Sept personnes ont le bonheur de se voir choisies pour participer à un jeu télévisé. Elles devront, en quatre jours, résoudre une énigme élaborée par la production d’une grande chaîne. À la clé, 200 000 € pour le gagnant !

Dans un cadre enchanteur, un manoir de la commune de Pouldreuzic en pays bigouden, ces sept candidats vont rivaliser d’intelligence ou de duplicité afin de remporter le gros lot.

Ils sont loin, bien entendu, d’imaginer la diabolique surprise qui les attend…

Un thriller noir qui vous fera frémir jusqu'à la dernière page !

EXTRAIT

Le téléphone sonna. Contrariée, Hermione alla répondre, persuadée qu’il s’agissait d’Esther. Son intuition ne la détrompa pas. Sa sœur cadette, excitée comme une grosse mouche verte à l’odeur d’un vieux pont-l’évêque, venait aux nouvelles. Hermione était-elle prête ? Avait-elle songé à tout ? Esther aurait donné n’importe quoi pour prendre la place de sa sœur ! Pensez donc ! Participer à une émission de téléréalité ! Quelle chance ! Elle croisait les doigts - dodus du reste - pour que « sa grande Mimi » remporte, haut la main, la finale du jeu et qu’elle gagne la somme considérable de deux cent mille euros ! Qu’en ferait-elle ? Esther avait réfléchi toute la nuit à ce problème. Pourquoi Hermione n’achèterait-elle pas un appartement près d’elle, à Narbonne ? Elle vivrait alors entourée de l’affection des siens ! N’était-ce pas une excellente idée ?

Hermione Favennec coupa court à l’horripilant babillage de sa cadette, prétextant du fait que le chauffeur de taxi venait de sonner à la porte. En raccrochant, elle fut prise d’un léger vertige. Habiter Narbonne… Et puis quoi encore ? Pouah ! Être étouffée entre de la guimauve et un loukoum, très peu pour elle ! Qui plus est, ces deux friandises fadasses s’étaient reproduites ! Il faudrait, par-dessus le marché, supporter la mièvrerie de sa nièce qui n’aspirait qu’à faire un mariage d’amour, et la niaiserie de l’héritier mâle qui, à vingt-cinq ans, incapable de décrocher un boulot stable, habitait encore chez ses parents ! Plutôt crever !

CE QU’EN PENSE LA CRITIQUE

C'est noir à souhait et le puzzle ne prend forme que peu à peu : une histoire passionnante au pays du cheval d'orgueil ! – Le Télégramme

À PROPOS DE L’AUTEUR

Avec seize titres déjà publiés, Françoise Le Mer a su s’imposer comme l’un des auteurs de romans policiers bretons les plus appréciés et les plus lus.

Sa qualité d’écriture et la finesse de ses intrigues, basées sur la psychologie des personnages, alternant descriptions poétiques, dialogues humoristiques, et suspense à couper le souffle, sont régulièrement saluées par la critique.

Née à Douarnenez en 1957, Françoise Le Mer enseigne le français dans le Sud-Finistère et vit à Pouldreuzic.

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Prologue
Prologue À partir de quel moment avait-elle pris l’habitude de placer leurs deux couverts l’un à côté de l’autre et non face à face comme aux premiers temps de leur union ? Cette question saugrenue lui traversa l’esprit au moment où elle disposait leurs verres sur la table. Elle ne l’approfondit d’ailleurs pas. Quelle importance, au fond ? Un couple de galets polis par les ans, émoussé aussi par d’obscurs cataclysmes ; voilà tout. Les corps fuient le mitan du lit, l’un à bâbord, l’autre à tribord, pour se serrer à nouveau les coudes au rituel des repas. On se nourrit côte à côte et non plus l’un de l’autre… C’est cela la force de l’habitude… L’hôte d’honneur vers qui tendait toute leur attention, face à eux, avait ce soir-là l’humeur chafouine de quelqu’un qui annonce un grand malheur. Il ne s’agissait pourtant que de pluie pour le lendemain. — Je te sers ta soupe ou tu préfères attendre ? — Maintenant, si tu veux. De toute manière, elle est trop chaude. Puis, ce fut l’interminable litanie des spots publicitaires. Il profita de ce point de suspension pour se rendre au cellier et en rapporter une bouteille de bordeaux qu’il déboucha. À cet instant-là, une égérie des années quatre-vingt prétendait que le shampooing qu’elle venait de découvrir changerait le cours de sa vie car elle le valait bien. Il refroidit sa soupe de pot-au-feu avec une goutte de vin qu’il délaya dans son assiette tandis qu’elle lisait à voix haute, pour sa gouverne, les programmes à venir. Il écoutait sa femme d’une oreille distraite, préoccupé surtout de vérifier qu’il avait, à portée de main, le matériel nécessaire : stylo, bloc-notes et, bien sûr, le petit ticket blanc. Depuis des années, toutes les semaines, le même jour, ce cérémonial ne variait pas d’un iota. Lorsque l’animatrice apparut à l’écran, il augmenta le son. Les quarante-neuf petites balles se mirent à virevolter dans leur sphère comme des papillons de nuit happés par la lumière. Elle jeta sur son mari un bref coup d’œil. Le regard rivé sur le poste, il semblait fasciné par ce ballet absurde dans lequel les danseurs rondouillards n’avaient pour unique sortie d’artistes qu’un goulet d’étranglement. — Moi je gagne toutes les semaines, fit-elle pour parler… Je ne joue pas. On annonçait ce soir-là quinze millions d’euros à se partager entre les gagnants du premier rang. Elle s’étonnait toujours de l’enthousiasme juvénile de son époux face au loto : il n’avait plus de rêves, subvenait à leurs besoins et n’aimait pas l’argent… — Le 5… Je l’ai ! commenta-t-il. — Grand bien te fasse ! approuva-t-elle sans conviction. Déjà, son effort d’attention battait en retraite. Sans même en avoir conscience, son regard dériva vers la photographie du buffet. — Le 21, je l’ai aussi… — Bravo ! Continue ! répondit-elle en se rendant compte, dès sa formulation, de l’ineptie de sa remarque. Puis, elle se laissa à nouveau harponner par le timide sourire, figé pour l’éternité, du papier glacé. Elle l’enveloppa d’un halo d’amour, de la même façon qu’elle la bordait dans son lit lorsqu’elle était petite. Le 21 mai… sa date de naissance. De toute manière, il jouait toujours les mêmes numéros, ceux qui avaient jalonné sa trop brève vie. — Le 32… C’est bon ! La soudaine excitation de son mari l’agaça un peu. — Parfait ! Tu vas pouvoir t’offrir une cartouche de cigarettes… Comme elle avait oublié le pain, elle partit en couper quelques tranches dans la cuisine. Lorsqu’elle revint, elle fut étonnée de constater que la télévision était éteinte. Elle en conçut un brin d’humeur. La suite du programme l’intéressait, elle ! S’il n’aimait pas les comédies dramatiques, libre à lui d’aller lire dans leur chambre, une fois le repas terminé ! Elle s’apprêtait à lui dire vertement sa façon de penser quand quelque chose l’arrêta… Le teint cireux, les yeux perdus dans le vague, il tremblait. Aussitôt inquiète, elle s’approcha de son mari et l’entoura de sa sollicitude. Mais il se dégagea, avec douceur, de son ébauche d’étreinte. — Assieds-toi… déglutit-il d’une voix blanche… Regarde… Il lui mit sous le nez le bloc-notes sur lequel s’alignaient six chiffres. Les deux derniers avaient été tracés d’une main malhabile, comme sous le coup d’une émotion trop forte. — Oui… Eh bien ? Tu ne vas pas me faire croire que… — Si… J’ai tous les numéros, même le complémentaire… Vérifie. Incrédule, elle se saisit du ticket délivré par la Française des Jeux et le compara au relevé du bloc-notes. — C’est une blague ? Tu me fais une farce, hein ? Et elle redéposa le tout sur la table, dans un éclat de rire libérateur. — Non ! Tais-toi ! Ce n’est pas une blague ! Je te le jure sur notre fille ! explosa-t-il en désignant du menton le cadre du buffet. Nous sommes trois, ce soir, à avoir gagné… poursuivit-il d’une voix adoucie mais atone. L’un a joué dans le Pas-de-Calais… L’autre est du Jura… Et le troisième, c’est moi… Nous nous partageons 15 millions d’euros… À présent hébétée, elle se laissa glisser sur sa chaise, au côté de son mari. Elle eut froid soudain. Si froid… Une chape de glace tétanisait son cerveau, engourdissait ses membres. Spectatrice passive de sa propre vie, elle vit alors défiler la provision d’images engrangées de son passé, clichés anodins d’une promesse de bonheur… Elle aurait tout donné pour que cet instant unique eût lieu cinq ans auparavant… Que de rêves assouvis alors ! Mais le temps se joue du temps… Aujourd’hui, elle ne demandait plus rien au destin, sinon de se fondre dans la léthargie des secondes, dans le magma informe des jours qui passent… — Ce n’est pas juste ! décréta-t-elle. Il posa sa main sur son poing serré et se racla la gorge. — Sais-tu ce que nous allons faire, ma chérie ? Elle haussa les épaules mais se reprocha aussitôt cet accès d’humeur. Après tout, il avait le droit d’essayer de faire semblant… — Tu voudrais voyager ? demanda-t-elle pour la forme. Une croisière sur le Nil ou dans les pays nordiques ? Il va nous falloir une sacrée dose d’imagination pour dépenser une somme pareille de toute façon ! Remarque, moi, ça me plairait assez d’aller à la rencontre des baleines à bosse… Mais son mari la jaugea comme si elle avait sorti une incongruité. — Quoi alors ? Distribuer l’argent à différentes associations ? Comme tu veux… Je m’en fiche. Le regard insistant de son époux paraissait vouloir lui transmettre un message qu’elle ne comprit pas. — Si tu as une idée en tête, dis-la ! Je ne sais pas, moi… Tu veux offrir des cadeaux à quelqu’un ? — Tu ne saisis vraiment pas ? fit-il, le regard à présent enfiévré. Tu ne vois pas que nous tenons, grâce à ce fric, une chance exceptionnelle ? — Mais pour que faire ? glapit-elle, fatiguée déjà par cette conversation qui aurait pourtant tenu en éveil des millions de foyers. Le couperet tomba très vite : — Pour nous venger, voyons ! L’information mit quelques dixièmes de secondes à faire son chemin jusqu’au cerveau de sa femme. Mais quand elle releva le visage vers lui et qu’il lut, dans ses beaux yeux depuis si longtemps désertés, une lueur nouvelle qu’il croyait pour toujours perdue, il sut d’emblée qu’il venait de la rallier à ses vues…

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