Chapitre 4

1276 Words
Ulysse Ses chevaux sont des vrais diablotins. Je venais à peine d’enfermer Moon dans un enclos que Kalis la rejoins et je n'ai pas eu le temps de comprendre que je me suis retrouvé dans leur réservoir d’eau… Maintenant, il faut que je dise à Emma qu’il y a des chances qu’un poulain naisse d’ici à quelques mois… _ Ulysse, qu’est-ce qui t’est arrivé ? Pourquoi es-tu tout mouillé ? Me demande Mary. _ C’est à cause de Kalis… Il est passé par-dessus la barrière pour rejoindre votre jument. À l’heure où je vous parle, il doit être en train de la montée. _ C’est pour ça que tu es tout mouillé ? _ Il fait quoi avec Moon ??? Demande Emma. _ Il l’a monté… Je n’ai rien pu faire, il m’a poussé dans l’eau de leur abreuvoir… Tandis que Mary explose de rire. Emma, elle semble avoir du mal à assimiler ce que je viens de lui dire… _ Qu’entendez-vous par, il l'a monté ? Mary et moi, nous regardons et celle-ci préfère détourner le regard, allant jusqu’à quitter la pièce pour rejoindre la cuisine… _ Bah, il la monte… Il est en train de s’accoupler avec elle… Précisais-je quand je la vois toujours incertaine. _ Vous voulez dire qu’il… _ Ouais… C’est exactement ce à quoi vous pensez… Quand je la vois rougir, je comprends qu’elle a enfin compris où je voulais en venir. Cette femme est encore plus innocente que ce que je pensais. Ne lui a-t-on jamais expliqué ce qu’étaient les relations sexuelles entre couples ? _ Elle risque d’avoir un bébé ?? _ Il est fort probable que oui… On pourra en être certain que d’ici à deux semaines. _ Elle ne le porte que deux semaines ?? _ Non, ça il faut compter entre dix mois, un an. Mais dans deux semaines, si vous le voulez, je pourrai regarder si elle est prise. _ … Mais… Comment je vais faire ?? Si elle attend un petit… Je n’y connais rien à tout ça. _ Je pourrais vous aider. J’ai travaillé dans un ranch durant quelques années. Du moins, jusqu’à ce que je m’installe ici. Et je m’occupe encore de chevaux. Je la vois froncée les sourcils et baissé la tête. Puis, elle regarde là où a disparu Mary… Mary, qui se fait bien discret tout d’un coup. Qu’est-ce qui lui prend à elle aussi ?… _ Si vous préférez… Elle pourra rester ici le temps de la mise-ba. Le reste du temps, elle sera une jument comme les autres… _ Je ne sais pas… Peut-être ne sera-t-elle pas… Prise… Je lève les sourcils en l’air et penche la tête vers la fenêtre où je peux voir nos deux amoureux. Kalis est en train de la prendre sous mes yeux… _ Peut-être… Mais ça m’étonnerait… _ Si vous le dite… Je me retiens de rire, mais mon sourire ne lui échappe pas. J’avoue qu’elle me fait rire… Cette femme est vraiment très intrigante… Et elle ne me laisse pas indifférent… Qu’est-ce que Mary en penserait, si je lui disais être attiré par cette femme ??? Emma Bien que je trouve cette situation gênante, j’ai passé un agréable moment. Mary est tout à fait charmante et je dois bien avouer que je l’envie un peu. Car Ulysse est un homme plaisant. Mais il faut que je reprenne une bonne distance avec lui. Il ne serait vraiment pas convenable que Mary pense que je convoite son époux. Et elle est pour l’instant la seule amie que je me suis faite. Je n’ai pas envie de revivre une mauvaise expérience. En rentrant chez moi, je me dis qu’il faudrait que je dise à Ulysse que je me passerai de son aide. Je ne voudrais pas que les gens se fassent de fausses idées. Et surtout, je ne voudrais pas que Mary s’en fasse non plus. Donc, il va falloir que je termine de nettoyer moi-même le terrain. Il faut que je me débrouille seule. Dès le lendemain, je m’y mets, commençant par nettoyer le poulailler. Quand je le vois arriver sur Kalis, je le stoppe dans son élan… _ Éloigner ce cheval d’ici. Je ne voudrais pas qu’il recommence son batifolage avec ma jument. _ C’est un peu tard pour qu’on les sépare. Aujourd’hui, je vais m’occuper de l'est de votre terrain et… _ Merci, mais ce ne sera pas utile. Je me passerai de vous. _ Je ne comprends pas ?… Vous ne voulez plus que je nettoie le terrain ? _ Ce ne sera pas nécessaire. _ Emma, si vous laissez le terrain dans cet état, il sera encore plus difficile de le faire plus tard. Je vous assure qu’il serait mieux de le faire maintenant. _ Non… Je le ferai moi-même si nécessaire. _ Désolé de vous dire ça… Mais ce n’est pas un travail pour une femme. _ De toute façon, je ne me serre pas de cette partie. _ Je me doute… Mais… _ Pas de, mais. Je n’ai plus besoin que vous veniez tous les jours comme ça. Je saurai m’occuper de mes terres seules !!! Il fronce les sourcils, et durant un instant, j’ai même l’impression qu’il est en colère. Mais c’est comme ça. _ Très bien. Quand vous serez revenu à la raison, vous n’aurez qu’à me le dire. _ Occupez-vous de vos propres terres !! Là, c’est carrément des éclairs que je perçois dans ses yeux. _ Très bien, débrouillez-vous toute seule !!! Et contrairement aux vôtres, mes terres sont déjà nettoyées et propres !! Salut !! Il fait tourner son étalon et retourne sur ses pas. Finissant par l’animal au galop… J’ai fait ce qu’il fallait. Je n’aurais pas voulu que Mary pense du mal de moi à cause de son mari. Je retourne à mes poules, terminant de nettoyer, récolant les œufs qu’elles ont pondus. Assez pour faire un gâteau demain… Je pars ensuite en ville, vérifiai si j’ai du courrier et faire quelques emplettes… _ Voulez-vous que je demande à Monsieur Mackeen de vous l’apporter chez vous ? _ Non, ce ne sera pas nécessaire, j’ai mon chariot à l’entrée. _ Ah d’accord… Victor, tu veux bien déposer la caisse dans le chariot de madame. _ Bien sûr ma chérie. Dit-il en prenant la caisse de courses. Il la prend et sort du magasin, Mirabelle s’approche de moi et me demande en toute confidentialité… _ Y a-t-il eu un souci avec Monsieur Mackeen ?? _ Non, du tout. _ Il a pourtant pris l’habitude de venir déposer vos courses chez vous. _ Je me doute… Mais l’hiver est terminé, je n’ai plus besoin qu’un homme tel que lui vienne jouer les chevaliers servants. Je tiens à me débrouiller seule ! _ Si vous le dites. Je ne peux que vous l’accordé. Les femmes sont toutes à fait apte à vivre seule. _ Oh que oui. Et les hommes doivent également rester à leur place. Sur ses derniers mots, je retourne jusqu’à mon chariot et rentre chez moi. Monsieur Mackeen devrait être plus qu’heureux de ne plus avoir à faire ses aller-retour pour rien. Et je n’ai pas besoin de lui pour prendre soin de chez moi. Une fois rentré, je pars jusqu’aux lieux qu’il devait nettoyer et juge moi-même ce qu’il y a à faire… Ah ouais, quand même… Je risque d’en avoir pour un moment… Et si je n’y arrive vraiment pas, j’engagerai quelqu’un pour le faire. Un jeune homme d’une quinzaine d’années. Je suis sûr qu’il sera ravi de se faire de l’argent de poche et au moins, je suis certaine que mon cœur ne risque pas d'en compatir…
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