XL’État Ces jours derniers, un philosophe, que j’aime et que j’admire infiniment, nous disait comme par boutade : « La Révolution de 89, en tuant la noblesse et le clergé, a coupé les deux jambes du peuple français. Elles étaient gangrenées, j’en conviens ; mais depuis qu’on nous les a ôtées, nous ne marchons plus. La bourgeoisie riche et instruite qui devrait pousser le peuple en avant se fait traîner à la remorque. La France est menée par les sous-préfets et les chefs de bureau qui ne sont ni une force ni une intelligence. » Il y a du vrai dans ce paradoxe. Rien de plus monstrueux que la société française lorsque Louis XIV osait dire : l’État c’est moi. Mais cet organisme avait un avantage sur les abstractions qui l’ont détrôné : il vivait. L’immortel Bossuet, précepteur d’un gros g