XIV Les âmes en peineCe jour-là, vers trois heures, le duc de Chavailles prit Rodolphe de Marcillac dans son américaine et le conduisit au Bois. Les deux amis descendirent à pied au bord de la rivière et passèrent en revue le bataillon doré de l’escadron volant. – La biche-homme-manie n’est-pas très brillante aujourd’hui, dit Rodolphe. – Parce que tu ne vois pas Cléopâtre, dit le duc de Chavailles. Sais-tu que tu m’inquiètes ? – C’est toi qui m’inquiètes avec ta marquise, dit Rodolphe. C’est une puritaine qui dépense son cœur en oraisons. – Eh bien ! mon cher, c’est par là qu’elle m’a pris. Quand je la vois, je me sens dans je ne sais quelle atmosphère virginale. Si j’étais poète, je comparerais cela à l’aube fraîche, à la forêt ténébreuse, à la neige glaciale. Je ressens plus de vrai