Chapitre 17 Le jour commençait à poindre. J’étais sur la place d’armes, réveillant les miliciens couchés sur leurs manteaux, pêle-mêle avec les dragons jaunes et rouges, les fuyards de la plaine, les bestiaux bêlant et mugissant, et les bagages de tout genre apportés dans la ville par les planteurs des environs. Je commençais à retrouver ma petite troupe dans ce désordre, quand je vis un dragon jaune, couvert de sueur et de poussière, accourir vers moi à toute bride. J’allai à sa rencontre, et, au peu de paroles entrecoupées qui lui échappèrent, j’appris avec consternation que mes craintes s’étaient réalisées ; que la révolte avait gagné les plaines de l’Acul, et que les noirs assiégeaient le fort Galifet, où s’étaient renfermés les milices et les colons. Il faut vous dire que ce fort Gal