Rien d’anormal pendant mon tour de garde, si ce n’est que, vers une heure et demie, je crois entendre ce même ronflement qui nous a tant intrigués le soir de notre première journée après Kankan. Le bruit paraît venir de l’est, mais il est, cette fois, si lointain, si faible, si insaisissable, que je ne suis pas encore très sûr à l’heure actuelle de l’avoir réellement entendu. À deux heures et quart, je passe la consigne à Saint-Bérain et je vais me coucher. Je ne peux dormir. Manque d’habitude sans doute, le sommeil interrompu ne veut plus revenir. Après une demi-heure de lutte, j’y renonce et, je me lève, dans l’intention d’aller finir ma nuit en plein air. À ce moment, j’entends de nouveau – tellement faible que je peux croire à une seconde illusion – ce même bruit de ronflement qui a,