LETTRE XXXI Léonce à sa mèreMondoville, 6 juillet 1790. Je suis dans cette terre où vous avez passé les plus heureuses années de votre mariage ; c’est ici, mon excellente mère, que vous avez élevé mon enfance ; tous ces lieux sont remplis de mes plus doux souvenirs, et je retrouve en les voyant cette confiance dans l’avenir, bonheur des premiers temps de la vie. J’y ressens aussi mon affection pour vous avec une nouvelle force ; cette affection de choix que mon cœur vous accorderait, quand le devoir le plus sacré ne me l’imposerait pas. Vous me connaissez d’autant mieux, qu’à beaucoup d’égards je vous ressemble ; fixez donc, je vous en conjure, toute votre attention et tout votre intérêt sur la demande que je vais vous faire. Je puis être malheureux de beaucoup de manières ; mon âme irr