LETTRE XXXIV Delphine à mademoiselle d’AlbémarBellerive, 10 juillet. Ce jour s’est encore passé sans nouvelles, et cependant Léonce est arrivé ; un de mes gens, revenu ce soir de Paris, a rencontré un des siens. Je suis descendue vingt fois pendant le jour dans mon avenue, regardant si je ne voyais venir personne, reconnaissant de loin le l’acteur des lettres, courant d’abord au-devant de lui, mais bientôt forcée de m’appuyer contre un arbre pour l’attendre : les battements de cœur qui me saisissaient m’étaient la force de marcher. J’ai épuisé toutes les informations que l’on peut prendre sur les lettres, sur les moyens d’en recevoir, sur la possibilité d’en perdre : je suis honteuse auprès de mes gens de ces innombrables questions ; je les ai cessées, n’en espérant plus rien. Il est cl