VIII Le second précepteur Le lendemain, contre son attente, madame de Kerpeulvan trouva Gunstan encore affecté du départ de M. Émile et toujours mécontent d’elle. Elle feignit de ne pas s’en apercevoir, imagina aussitôt un voyage forcé à Vannes, et proposa à l’enfant de l’accompagner à la ville. La vue de la voiture, attelée du fringant petit cheval noir et conduite par Yankez, le cocher complaisant, triompha de la taciturnité de Gunstan. Il se laissa revêtir de ses habits de fête et alla se placer, de mauvaise grâce, auprès de sa mère, à laquelle il égrena sur-le-champ une suite de demandes absurdes, ce qui était sa manière de se venger. Le bras tendu, le doigt roidi, il lui dit : – Tu m’achèteras tous les livres illustrés de la bibliothèque de la gare. – Tu me laisseras seul sur le