II Souvenirs d’enfance« L’homme qui me tenait, — poursuivait le manuscrit d’Aurore, — voulait prendre la fuite, mais mon ami ne l’avait point perdu de vue. Il l’atteignit en passant par-dessus le corps des deux valets et l’assomma d’un coup de soc. » Je ne m’évanouis pas, ma mère. Plus tard je n’aurais pas été aussi brave peut-être ; — mais, pendant toute cette terrible bagarre, je tins mes yeux grands ouverts, agitant mes petites mains tant que je pouvais en criant : — » Courage, ami Henri ! courage ! courage ! » Je ne sais pas si le combat dura plus d’une minute. Au bout de ce temps, il avait enfourché la monture de l’un des morts et se lançait au galop, me tenant dans ses bras. » Nous ne retournâmes point à l’alqueria. Mon ami dit que le maître l’avait trahi. — Et il ajouta : » —