CHAPITRE IVLe soir même où Léon avait parlé à sa tante, il y eut dans la maison Riche deux scènes de lit, l’une entre M. et madame Riche dans la chambre à droite, l’autre entre Couronne et Héva dans la pièce à gauche. M. Riche ronflait déjà comme un bienheureux quand madame Riche, toute songeuse, se mit au lit en arrangeant sa cornette et en faisant d’amères réflexions sur les maris en général et sur le sien en particulier. – Allons ! s’écria-t-elle, assez ronflé. Ne dirait-on pas qu’il n’a plus le moindre souci ! Est-il possible de dormir de la sorte quand on a encore trois filles à marier ! – Qu’est-ce que tu me chantes-là de tes filles ? grommela le père en se retournant brusquement : on les mariera, tes filles ! Elles sont assez bien faites pour cela, excepté peut-être Couronne. –