CHAPITRE XIXMadame Riche se trouvait au jardin quand Fanfan lui remit la lettre en disant qu’elle venait d’Afrique et que le facteur repasserait pour s’en faire payer le port. Elle l’ouvrit avec des tremblements convulsifs dans les doigts. La lettre était écrite en allemand et en caractères hébraïques, la seule écriture que madame Riche sût lire. À peine avait-elle lu quelques lignes qu’elle poussa trois cris de paon suivis de maman ! maman ! son exclamation de suprême douleur. La lettre lui échappa des mains. Puis, après avoir laissé tomber ses bras comme une machine démontée, elle s’affaissa sur un banc en exhalant de gros sanglots. Fanfan, effrayée, cria au secours. Couronne malgré sa faiblesse, vint en toute hâte, prit sa mère dans ses bras, la releva, lui fit respirer des sels et la