XLI À bord de l’Ariane, mai 1878. … L’île de Ténériffe se dessinait devant nous comme une sorte de grand édifice pyramidal posé sur une immense glace réfléchissante qui était la mer. Les côtes tourmentées, les arêtes gigantesques des montagnes étaient rapprochées, rapetissées par la limpidité extrême, invraisemblable de l’air. On distinguait tout : les angles vifs un peu rosés, les creux un peu bleus. Et tout cela posait sur la mer comme une grande découpure légère, sans poids. Une b***e très nette de nuages d’un gris nacré coupait Ténériffe horizontalement par le milieu, et, au-dessus, le pic dressait son grand cône baigné de soleil. Les goélands faisaient un tapage extraordinaire autour de nous ; ils étaient une b***e qui criaient et battaient l’air de leurs ailes blanches, dans un de