Jackson
Je la vois partir avec Caleb, mes poings et ma mâchoire se serrent. Je lui ai juste dit deux mots est pourtant, j’ai besoin de la sentir, la toucher, la rassurer et la réconforter. Elle n’a pas eu une vie facile de ce que je présume, j’ai besoin de la rendre heureuse, mon loup est tout à fait d’accord avec moi.
- Jack, tu me dois une explication, et tout de suite me prévient ma mère.
- Dans le bureau, s’il vous plaît Alpha, Luna.
Ma mère a toujours eu du flair pour ces choses, mais elle a surtout rêvé que je trouve ma compagne. Andrew nous regarde étonner sans trop comprendre de quoi parle sa compagne.
Ma mère ouvre le chemin en rentrant dans la maison de la meute suivi d’Andrew et moi-même. Nous montons rapidement les marches et rentrons dans le bureau. Je ferme la porte puis me dirige vers le canapé.
- Pouvez-vous m’expliquer ce qui se passe, vous deux ? Demande Andrew.
- Jack, je t’en prie.
Je prends une grande inspiration avant de parler, j’en ai besoin.
- Rain est ma compagne.
- Oui ! Enfin ! Félicitations mon fils !
- Doucement mam’ pour l’instant rien est fait.
Je vois Andrew avec un petit sourire.
- Peut-être, mais tu l'as trouvé, c’est la partie la plus dure alors félicitations fiston.
- J’ai besoin de temps, c’est nouveau, vous le savez, je ne fais pas en amour, ni en sentiment.
- J'imagine que Rain a pas mal souffert, elle nous expliquera mieux ce soir, je pense. Vous vous épaulerez et vous vous aiderez tous les deux. C’est aussi à ça que sert le lien de compagnon.
- Peut-être…
- Il faut que tu ouvres ton cœur fiston, tu as vécu une tragédie, mais la vie peut aussi donner, regarde Caleb. Il a perdu sa compagne, mais notre déesse lui à donner une fille. Comme elle t'a donné une compagne. Je suis sûr que cette petite va réparer des cœurs, annonce Andrew.
Il est vraiment un père pour moi.
- Mam’ laisse-moi y aller en douceur, ne t’en mêler surtout pas.
-Ho non, je vais juste éloigner les louves en chaleurs…
- Si tu veux, car mon loup avait envie de planter ses griffes dans les côtes de cette louve...
- Car ton loup sait qu’elle a mis votre relation en danger, explique Andrew
- Nous n’avons même pas de relation Andrew.
- Dès qu’un loup sent sa compagne, elle est à lui, même sans marque.
- Bon, je vous laisse, je vais aller me doucher.
- Je vais prévenir Caleb qu’il est de repos, le temps que Rain s’adapte à la meute, me prévient-il,
- Moi bien sûr, je ne peux pas ?
- Un bêta ne se repose pas, comme l’Alpha.
- Évidement, à ce soir.
Je ne peux m’empêcher de penser à elle. Est-elle bien arrivée chez Caleb, se sent-elle à l’aise ? Je vais lui demande, ça sera plus simple.
- Caleb comment va-t-elle ?
- Bien, elle est sous la douche. Elle m’a demandé pour son père. Je vais lui dire dès qu’elle sera prête, après sa douche. Elle espère avoir une relation avec moi, je suis heureux.
Je ne sais pas pourquoi je souris bêtement. Peut-être qu’elle voudra rester ici sans que je doive lui courir après. Car quand elle a demandé à partir de mon loup est devenue fou, je le comprends.
- Je suis content pour toi à ce soir.
Je coupe le lien, et me dirige aussi à la douche, j’en ai bien besoin et d'une longue.
Rain
La douche m'a fait un bien fou, il m’a fallu plus de trente minutes pour enlever toute cette boue dans mes cheveux. Je cherche dans le placard de la salle de bain un sèche-cheveux. Bingo ! Quel bonheur de prendre soin de moi. Je n’en reviens pas.
Mes cheveux sont enfin secs, c’est incroyable, il m’arrive jusqu’au milieu des fesses… J’aimerais bien les couper, peut-être que Caleb connaît quelqu’un qui pourrait me le faire ?
Je sors de la salle de bain avec ma serviette autour de mon corps en direction de ma chambre, mais comme une idiote, j’ai complétement oublié que je n’avais pas d’affaire. En rentrant dans ma nouvelle chambre temporaire, je vois une robe noire unie très longue en coton avec une longue fente sur le côté, elle a des manches courtes et avec un décolleté rond qui m’attend sur le lit.
Je regarde autour de moi pour la première fois et je dois dire que la chambre est très belle. Mais ce qui me fascine le plus est le lit. De grosses larmes mouillent mes joues, je ne peux pas les contrôler. C’est aussi la première fois en trois ans que je vais dormir dans un lit moelleux et surtout sans être attaché.
Je caresse la couette puis la tire. Je ne peux m’empêcher de monter dessus. C’est fou comme j’ai oublié cette sensation de nuage, de douceur et de moelleux. Sans m’en rendre compte, mes yeux se ferment doucement avant de sombrer dans de doux rêves ou un bêta bad boy si glisse.
…..
Toc toc toc
- Rain ?
- Huuum…
- Rain tout va bien ?
- Oui…
- Je peux entrer ?
Où suis-je ? Je suis dans un lit ? Ah oui, j’ai réussi à m’en fuir de cet enfer. Je suis maintenant chez Caleb.
- Heu non, je ne suis pas habillée.
- Tu vas bien ? Ça fait trois heures que tu as pris ta douche, j’étais inquiet.
- Trois heures ?!
- Oui.
- Je suis désolée, j’arrive !
Je me lève vite et mets la robe avec des sous-vêtements propre, ce qui veut dire qu’il doit être à l’alentour de dix-sept heures. Je veux absolument savoir pour mon père avant le repas de ce soir. J’espère qu'il pourra m’aider, car je n’ai nulle part où aller…
La robe me va assez bien, malgré qu’elle soit un peu trop longue, ça me fait drôle d’être dans une robe. Mes cheveux glissent en cascade jusqu’à mes fesses. J’ai du mal à me reconnaître alors que c’est simplement une robe. Je suis naturelle, c’est parfait.
Je sors de la chambre puis rejoins Caleb au salon.
- Caleb, je suis désolée, je me suis endormie, ça faisait bien tellement longtemps que je n’ai pas dormi dans un lit…
- Tu dormais où ?
- Sur un lit de camps une place.
Je vois son visage se fermer, je préfère éviter de rajouter que j’étais attaché chaque nuit, c’est assez embarrassant, limite humiliant. Il se lève et se dirige dans la cuisine pour récupérer deux tasses fumantes.
- J’ai fait du chocolat chaud maison, j’adore ça. C’est ma compagne qui m’a appris à le faire. Si tu n’aimes pas laisse-le, je ne me vexerai pas.
Il est si gentil avec moi, je ne comprends pas. Pourtant, on ne se connaît même pas, mais il y a ce sentiment de sécurité auprès de lui qui est étrange.
- Merci, j’adore ça aussi, ma grand-mère m’en faisait souvent.
- Alors euh… Que veux-tu savoir ?
Je prends une bonne gorgée qui me détend rapidement.
- Hé bien, je ne sais rien de mon père, que sais-tu de lui ?
- Tu aimerais le rencontrer ?
- Oui, s’il le veut bien aussi…
-Ho oui, il le veut, il aimerait tout connaître de toi.
Mes yeux s’agrandissent, mon père veut me rencontrer… Il veut faire ma connaissance apprendre qui je suis… Je vais peut-être être aimée… Une larme glisse sur ma joue.
-Dit moi tout s’il te plaît.
- Par où commencer…
Il passe la main dans ses cheveux puis prend une grande respiration, ne sachant pas trop comment aborder le sujet.
- Il y a deux jours, je contrôlais notre territoire. J’ai franchi notre frontière, car nous avons repéré des odeurs de renégats. Arrivé à la meute de renégats, je t'ai entendu crier, mon loup a eu comme un pincement au cœur en entendant ta voix. Nous nous sommes précipités est, c’est là que je t'ai vu. Ils t’ont mené de force, mon loup voulait prendre le contrôle pour te récupérer. Les loups, on l’a capacité de reconnaître leur compagne, mais aussi leur petit, car les petits portent la moitié de l’odeur des parents, c’est là que je sus que tu étais ma fille. Tu as mes yeux et la couleur de mes cheveux. Je ne voulais pas t’effrayer, je voulais que tu sois prête à entendre la vérité.
- Je ne comprends pas…
- Je suis ton père Rain.
- Comment ? Ce n'est pas possible, je n'est pas de loup.
- Quand un loup traverse sa première pleine lune, il a les hormones en ébullition. J’avais quinze ans, pour éviter de sauter sur la première femelle, j’ai décidé de courir dans les bois. Je suis arrivée devant un bar humain par inadvertance. Nos loups libèrent des phéromones et ta mère les a senties. Nous l’avons fait puis nous avons repris nos vies. Si j’avais su qu’elle était enceinte, j’aurais été présent pour toi. Un loup n’abandonne jamais son petit. C’est dans notre ADN.
- Lise m'a raconté la même histoire du bar…
- Je ne te force en rien Rain, mais j’aimerais faire partie de ta vie. Apprendre à te connaître, créer notre relation père-fille.
Je n’en reviens pas, mon père est Caleb. Je suis chez lui, il veut faire partie de ma vie. Et c’est un loup.
- Tu es mon père…
- Oui. Ça doit te sembler déroutant de savoir que ton père est un loup, mais je t’ai accepté et aimé tout de suite quand je t’ai vu la première fois. C’est ce qui fait la force d’un loup, sa compagne et ses petits.
Je me lève du canapé nerveuse par cette nouvelle.
- Rain qu’est-ce qui a ?
- Je suis partagée…
- Explique-moi n’est pas peur.
- Je suis heureuse de t’avoir trouvé enfin que tu mets trouver, mais tu es un loup. Je ne veux pas vivre avec les loups ma place est avec les humains… J’ai essayé de fuir cette vie pendant des années, à retrouver ma liberté !
- Tu es libre Rain, vois ça comme des vacances, apprenons à nous connaître. Comme l’Alpha te l'a dit à ton arrivée, nous ne sommes pas comme eux. Ses loups ont été bannis pour trahisons envers leur meute. Une meute, c’est comme une grande famille, nous veillons tous les uns sur les autres.
Peut-être qu’il a raison, je dois voir ça comme des vacances, en même temps, je dois être réaliste, je n’ai nulle part ou allez…
- D’accord…
Un grand sourire se dessine sur son visage.
- Merci Rain, ça compte beaucoup pour moi. Je vais vite me préparer pour le diner, car c'est bientôt l’heure, n’aie pas peur, ils sont très gentils.
Caleb se tourne puis commence à se dirriger vers le couloir.
- Ho Caleb ! Merci pour la robe et pour tout…
- Tu remercieras la Luna pour la robe, me dit-il en faisant un clin d’œil.
- Sont-ils tous au courant que tu es mon père ?
- Juste l’Alpha, la Luna et le Bêta, car ils m’ont aidé à te sauver.
- D’accord merci.
Je me retrouve à présent seul dans le salon, je prends nos deux tasses pour les laver. À peine arrivé dans la cuisine, j’entends quelqu’un taper à la porte.
- Caleb, il y a quelqu’un à la porte !
- Est-ce que tu peux ouvrir ?!
- Oui !
Je me dirige vers la porte puis l’ouvre. Devant moi, se tient le bêta dans un jean et tee-shirt noir. Ses cheveux sont lâchés, ils lui arrivent au-dessus des épaules avec des petites mèches devant les yeux. Je remarque qu’il fait la même chose avec moi. Ses yeux parcourent mon corps, lorsqu’il a enfin fini, il brise le silence.
-On ne sait pas officiellement présenter. Je m’appelle Jackson, mais tout le monde m’appelle Jack. Je suis le bêta.