Chapitre IXJe pris mon chapeau : j’avais tant de peine. WERTHER. Laure était seule au logis quand Robert se présenta chez les Vignon à la tombée de la nuit. Au salon, dans l’embrasure d’une fenêtre, traînait encore sur une chaise la nappe qu’elle marquait, piquée d’une aiguillée de fil rouge ; sur le piano à queue, décoratif comme une harpe couchée, bâillait la partition de Fidelio. – Ma mère ne rentrera pas avant six heures. – Et votre père ? – À sept heures passées, comme d’habitude. Et son sourire indulgent signifiait : après l’apéritif. – Mademoiselle, dit Robert, je venais vous demander en mariage. Elle le regarda franchement, sans émotion : – Quelle plaisanterie ! – Rien de plus sérieux. – C’est bien banal ce que vous allez faire là. Ne savez-vous pas que tous les élèves, l