Le départ oubliéNous pleurions contre la valise… Ah ! quelle peine !Je m’en souviens… La gare était dans un faubourg…Pourtant nous nous quittions pour quelques jours à peine.Nous n’avons pas pleuré quand ce fut pour toujours. La voiture nous secouait et des lumièresÉclairaient par instants ton visage mouillé.Cette nuit de départ nous semblait la dernière…Je portais ta voilette et ton manteau rayé… Nous nous dîmes adieu dans la cour de la gare.Trop triste est le quai noir où le train va partir.Ta voix prit un accent enfantin et bizarre…Il pleuvait… Tu cherchais ton petit sac de cuir… Cette grande douleur avait un certain charme :« Écris-moi tous les jours… Pense à moi… Prends bien soinDu chien… » Et le cocher riait et dans tes larmesTu m’as souri… Mon dieu que tout cela est loin…