Elle pleurait si fort…Elle pleurait si fort ce soir-là dans la chambreQue je poussai la porte afin de l’apaiser.Elle était dans un coin, tremblant de tous ses membres,Et si petite ! ainsi qu’un pauvre objet brisé. Et je lui dis : « Tais-toi ! J’oublierai tout, peut-être.Je t’apporte un pardon qui vient du fond du cœur. »Et la nuit solennelle entrait par la fenêtre,L’orgueil de ma bonté remplaçait ma douleur… Et je disais encor, tant j’avais pitié d’elle :« Va nous retrouverons tous les bonheurs d’avant… »Et ces mots en effet séchèrent ses prunelles,Elle me regarda, hostile, fixement… Et je lus dans ses yeux sa terrible pensée…Ce qu’elle désirait surtout, c’était partir,Elle voulait rejoindre l’autre, être chassée,La douceur du pardon allait la retenir. Elle aurait préféré l’injure et le reprocheÀ ce pardon que j’apportais comme un trésor.Elle l’avait senti sur la porte, tout proche,Et c’était pour cela qu’elle pleurait si fort.