Au théâtreElle est seule, là-bas, dans une loge, à droite…Nous sommes donc si près et si loin à la fois !…L’orchestre va mourir et les bijoux miroitent,Peut-être que ses yeux vont se poser sur moi. Je n’ose pas me retourner… je me dérobe…Mais avec sa sveltesse et son cou dégagé,Je voudrais voir parmi les habits et les robes,Le doux rayonnement qu’elle fait sans bouger… – « Dans le couloir, là-haut, vous l’avez rencontrée ?Je n’ose pas la regarder à son insu.Ne dites rien. Cela gâterait sa soirée…Croyez-vous cependant qu’elle m’ait aperçu ?… » – Mais oui. Elle voudrait vous voir. Je viens vous prendre.Ce qu’elle a craint surtout, c’était votre chagrin.Vous lui direz en lui serrant très fort la main :Le malheur s’est fané comme un bouquet de cendres… – Ah ! je le voudrais bien, mais je ne pourrais pas !Elle doit avoir mis sa robe de dentelle…J’aurais beau faire effort, j’aurais beau parler bas,Je finirais toujours par pleurer devant elle. Voyez-vous, c’est trop tard ou trop tôt pour la voir…Allez, merci ! Mon âme est de douleur trop pleine…– « Alors, vous n’avez rien à lui dire, ce soir ? »– « Dites-lui seulement que je n’ai pas de peine… »