L’inconnueC’est un soir de Toussaint mélancolique et bas.Sur mon jaune divan, seul, je songe et je fume.Entrez, madame, entrez… Je ne vous connais pas…Venez-vous abriter du peuple et de la brume. Reposez-vous un peu, dans les coussins persans…La lampe est rouge et basse et l’on y voit à peine…Mon Dieu, que verrait-on ? les ennuis malfaisants,Le corps des souvenirs, la figure des peines. Défaites cette boucle d’or, allongez-vous…Les parfums sont puissants et l’ombre est merveilleuse.Je vois de votre robe émerger votre cou,Comme une longue fleur d’ivoire précieuse. Je ne désire plus l’amitié des ingrats.Ma soif de tout avoir elle-même est calmée…Restez… Nul n’a frappé. Personne ne viendra…La porte de l’espoir désormais est fermée. Le thé chante, le feu rougeoie, ô calme nuit !La fumée en tou