Les Belles de nuitJe ne regrette pas l’odeur de la forêtLe soir aromatique et le divin silence.Le vieux perron, le colombier et le cyprèsEt les belles de nuit dans le jardin d’enfance. Je vois de beaux jardins fanés sur mes tapis…Je fais mon crépuscule et tisse ses fumées,Le cyprès de mon rêve est grand comme jadis,J’ai des belles de nuit dans ma chambre fermée. Pareilles à ces fleurs auprès du sombre buis,Dont l’odeur était fade et la couleur passée,Vous fleurissez pour moi, fidèles, chaque nuitPrès du buis de douleur, ô mes tristes pensées ! J’aspire vos pollens et je bois vos parfums,Je fais croître en l’aimant votre terne feuillageVous êtes les adieux et les bonheurs défuntsEt le charme perdu des chers anciens visages. Au jardin de ma chambre, ô mes chagrins, montez !Ces jaunes fleurs