Alana
Habitué à avoir dès nuit agitée, pour une fois, je dormis comme un bébé. J’ai l’impression d’être dans un cocon, bien au chaud au fond de mon lit. Je sors lentement de mon sommeil. Quelque chose de bien chaud m’entoure… Je glisse ma main le long de cette zone chaude et cherche à savoir où je suis… Je ne suis pas dans mon lit… J’ouvre doucement mes yeux et vois avec étonnement le visage endormi de Falco. C’est vrai, j’avais oublié durant un court instant. Je me suis marié la veille… Il semble si serein, il me tient dans ses bras. Je comprends pourquoi j’avais chaud. Ce mec est une vraie cheminé à lui tout seul. Je tente de me dégager pour le laisser dormir et aller préparer un bon petit déjeuné. Mais quand je veux m’extirper de son étreinte, il resserre sa prise et grogne. Mince, ce mec dort d’un sommeil de plomb… Je tente une nouvelle fois de sortir du lit, mais rien à faire. Il me tient comme si j'étais son trésor le plus précieux. Ce qui me parait ridicule, étant donné qu'il ne m'aime pas vraiment… Je fronce les sourcils, cherchant à voir s'il dort ou s'il est réveillé. Pourtant, il n’a pas desserré sa prise.
_ Tu vas arrêter de t’agiter comme ça… Dit-il d'une voix ensommeillée.
_ Je voulais juste me lever pour aller…
_ Non, pas tout de suite. Reste encore avec moi.
_ Tu dors où tu es réveillé.
_… Si je te parle, c’est que je ne dors pas.
_ Pourtant, il me semblait que tu dormais profondément. Tu ronflais.
Il ouvre grand les yeux et me retourne pour se positionner au-dessus de moi. Mon cœur loupe un battement et je pousse un petit cri de surprise.
_ Je ne ronfle pas ! Dit-il en me regardant d’un air taquin.
Les yeux et la bouche grande ouverte, je me reprends vite et souris en entrant dans son jeu.
_ Si, tu ronfles comme un renne. C’était tellement bruyant que tu as m’a réveillé… Dis-je en me mord la lèvre…
_ Ce n’est pas bien de mentir à son mari… Et il me semble t’avoir demandé d’éviter de faire ça. Dit-il en cherchant à dissimuler un sourire.
_ Quoi donc ?
_ Ta lèvre... Te fait-elle encore souffrir ?
Je passe ma langue sur la blessure de ma lèvre et je peux voir qu’il n’en perd pas une miette. Ma parole si le moindre de mes gestes lui plaît, je ne vais plus oser rien faire. Comme je ne réponds pas, il lève doucement sa main et effleure ma joue. Je dois faire un effort surhumain pour ne pas fermer mes yeux de peur d’avoir un coup. Je mords un peu plus ma lèvre…
_ Alana… Regarde-moi, s’il te plaît…
J’inspire doucement et lève les yeux vers les siennes. Je sais bien que je ne risque rien avec lui, il me l’a encore promis hier.
_ Je ne te ferai jamais de mal. D’accord ?
Je ne réponds rien et acquiesce sans le quitter des yeux. Oui, je le sais…
_ Comment va ta joue ?
_ … Mieux, je ne ressens plus aucune douleur, juste une petite gêne quand je parle.
Il me fixe d'un air si sérieux, ses yeux dansent entre mon regard et mes lèvres qui bougent au rythme de mes paroles… Puis je le vois se pencher lentement vers moi, mon cœur bat de plus en plus vite au fur et à mesure qu’il s’approche. Vu sa carrure, il lui serait facile d’obtenir ce que tout homme veut. Je ferme les yeux un moment et attends de voir ce qui m’attend… Ses lèvres ne font qu’effleurer les miennes. Le son de sa voix me parvient à mes oreilles, à chacun de ses mots, je sens ses lèvres caresser les miennes…
_ Tu n’as pas à avoir peur, je ne te ferais rien sans ton accorde. Quand je tiens une femme dans mes bras, j’aime qu’elle prenne du plaisir venant de ma part… Pas la douleur. Tu le comprendras vite, quand tu m’autoriseras à accéder à ton corps…
Quand il termine, je ne bouge toujours pas de dessous de lui, ma respiration et rapide et mes yeux grands ouverts fixés dans les siens… Je me dis que ce doit être dur pour lui, plus que ce ne l’est pour moi. Lui qui est un homme actif de ce côté-là… Il se redresse sur ses deux mains ne me quittant pas des yeux. Comme s’il cherchait à lire en moi…
_ Est-ce que cela te fait souffrir ?
Ma question est stupide et pendant un instant. Je me dis qu’il va sûrement rire de moi. Mais il n’en fait rien. Il me sourit et répond négativement de la tête.
_ Non… Pourquoi crois-tu ça ?
_… Quand mère est indisponible… Père ne pouvait pas rester sans rien faire et… Aller voir des filles de joie.
_ Je ne suis pas ton père et je ne le serais jamais. Je t’ai pris pour femme et n’ai pas l’intention d’aller voir ailleurs.
_ Tu en as le droit…
_ Non… Retire ça de ta jolie tête. C’est toi que je veux. Et je serais patient... J’avoue que j’aimerais pouvoir t’embrasser là tout de suite. Si tu me l’accordes, cela me suffira pour le moment.
Je me mords à nouveau la lèvre et c'est en détournant le regarde que je lui accorde sa faveur… Je rive à nouveau mon regard au sien, il me sourit tendrement et s’approche de mes lèvres. Il m’embrasse doucement d’abord, puis de plus en plus profondément caressant mes lèvres avec frénésie. Une chaleur monte en moi à chaque minute de se b****r interminable. Il caresse ma lèvre de sa langue, quémande l’accès. Ne sachant pas trop comment je dois m’y prendre, j’ouvre doucement mes lèvres et laisse sa langue glissée pour caresser la mienne. Il me guide afin de me montrer ce qu’il veut et j’ai l’impression que je vais mourir consumé par la chaleur qui grandit en moi. Qu’est-ce qui m’arrive ? J’ai l’impression d’être fiévreuse. Je pose ma main sur son torse et il s’écarte pour me regarder. Son regard est devenu sombre, comme s'il avait envie de me dévorer. Il me sourit et glisse sa main sur ma joue.
_ Je…
C’est tout ce qui sort de ma bouche, je n’arrive pas à accorder deux mots. Ce qui le fait rire.
_ Ouais, je sais. Je fais souvent cet effet-là. Dit-il en se retenant de rire.
Il se moque de moi.
Falco :
Quel b****r, elle n’est vraiment pas consciente de l’effet qu’elle a sur moi. J’ai une érection pas possible et si je m’appuie un peu contre elle. Elle sentira parfaitement l’effet qu’elle me donne... Quand je vois la tête qu’elle fait après ma phase. Je ne peux pas retenir le sourire que j'essaye tant bien que mal de dissimulé.
_ Te moquerais-tu de moi ?
_ Un peu, ma douce, ma belle et innocente épouse me fait rire.
Je glisse ma main dans ses cheveux et ne cesse de sourire.
« Tu n'as pas bientôt fini de batifoler avec elle ! J’ai la dalle ! »
Quand j’entends la voix de Disco, je cesse de rire et prends un air sérieux. Lui et moi ne fessons qu’un, mais il me faut toujours un peu de concentration pour parler avec lui par la penser.
« Tu ne peux pas me laisser quelques minutes encore. »
« Nan, toi, tu t’amuses. Mais moi, je ne peux rien faire ! Tu pourras t’amuser avec elle quand elle sera pour nous. »
_ Falco ? Est-ce que ça va ?
« T’es marrant toi, ce n'est pas facile à dire ! On vient à peine de ce marié. Laisse-lui le temps de s’habituer à nous. »
« À toi, tu veux dire. Parce que moi, je n'existe pas encore à ses yeux. »
_ Falco ??
«J’en suis conscient. Je lui dirais dès que je la sentirai prête. »
« Ce n'est pas demain la veille… En attenant, réponds-lui ou elle va croire que tu es fou à regarder le vide comme tu le fais. »
« Ben ne me parle pas quand elle est avec moi dans ce cas !! »
« Et je te parle quand je veux, gros malin !!!! »
Je râle et pose à nouveau les yeux sur elle. Elle semble inquiète et me regarde bizarrement. Qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui dire pour expliquer ce moment un peu bizarre pour elle.
« Ben dit lui que tu as faim… PARCE QUE C'EST MON CAS !!!! »
Je me retiens de rigoler et suis les conseils de Disco.
_ Désolé… Je réfléchissais.
_ Tu fais toujours cette tête quand tu réfléchis ?
_ Quelle tête ?
_ Eu… Celle du type qui fixe le vide durant 20 bonne seconds sans s’occuper de son entourage qui tent d’attirer l’attention en l’appelant en vin…
_ Oh ? Cette tête-là… Nan, pas souvent.
_ Et tu pensais à quoi, sans vouloir être indiscret.
_ Eu… À… La nourriture… J’ai faim. Dis-je en me redressant.
Je lui tends la main et l'aide à ce levé. Je descends par l’échelle et l’attends pour l’attirer à moi. Tout sourire, je lui vole un b****r et pars vers la cuisine. Ou je descends dans la réserve qui se trouve sous la maison. Quand je remonte, je la vois regarder vers la trappe. Avec tout ça, je n'ai pas eu le temps de lui montrer la maison.
« Elle a dû faire le tour de la maison en deux minutes hier, quand on est parti… »
_ Eu… C’est là que je mets ma… Notre réserve de nourriture personnelle… Il y a tout ce qu’il faut pour tenir un hiver.
_ Je ne l’avais pas remarqué, hier soir…
_ Oui, j’aurais dû te faire visiter moi-même…
_ Ce n’est rien… Je peux te préparer quelque chose.
_ Eu… Non, je...
_ Pendant ce temps, tu n’as qu’à aller te nettoyer.
_ Me nettoyer ?
_ … Oui, je… Tu as dû aller en forêt hier…
_ Tiens donc ? Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
_ Je… Il y a des traces de boue sur… Tes… Toi.
_ Des traces ? De boue ? Tu m’as observé.
_ Oui, non… Enfin… Si, mais… Je…
Son visage vire au rouge et je trouve ça hilarant que je souris jusqu’aux oreilles. Plus elle tente de s’expliquer, plus elle devient rouge…
_ Ce n'est pas drôle !
Je souris de plus belle et m’approche d’elle après avoir posé les œufs sur la table…
_ Si, ça l'est… Bien, dans ce cas… Je vais aller me laver. Puisque ma femme juge que je ne suis pas assez propre pour manger avec elle.
_ Je n’ai jamais dit… Je voulais juste...
Je rigole encore plus et la vois fermer les yeux aussi fort qu’elle le peut… Je rigole encore plus fort en passant à ses côtés, la frôlant. Je l’embrasse sur son front. Je crois que je vais beaucoup aimer vivre avec elle. Mais je ne peux pas m’empêcher de la taquiner encore un peu avant de disparaître derrière le rideau...
_ Tu peux venir me donner un coup de main pour me laver si tu veux. Tu as l’air d’avoir bien repéré où se trouve la boue.
_ Eu… Je… Je…
Je n'aurais pas cru qu’elle pouvait rougir davantage. Mais là, elle passe carrément au rouge pivoine.
« Je ne savais pas que l’homme pouvait devenir aussi rouge. »
« L’homme, je ne sais pas, mais la femme, c’est plus que sûr. Surtout la nôtre. »
Après le petit déjeuner, je laisse Alana pour partir m’entraîner sur le terrain. Je rejoins les gars, Einar et Aleksi viennent directement à ma rencontre quand ils m’aperçoivent.
_ Tiens, mais c’est notre jeune marié. Comment ça se passe la vie à deux. Me dit Aleksi.
_ Alek, laisse-lui le temps d’arrivée.
_ Tu étais aussi curieux que moi tout à l’heure.
Je les regarde tour à tour et secoue la tête. Attendant qu’ils aient terminé leur pitrerie…
_Alors comment est Alana en privé.
_ Comme tu viens si bien de le dire Alek… C’est privé.
_ Oh, aller. Raconte. C’était comment ?
_ Alek, non.
_ Même pas une petite miette.
_ Rien de rien. Dis-je en me retournant vers lui arme à la main.
Il me sourit et s’avance vers moi avec sa hache. Du coin de l’œil, je peux voir Einar rigolé. Je m’élance et attaque directement, Aleksi, esquive et contre-attaque.
_ Elle n’a pas été douce.
_ Si tu veux savoir ce que ça fait de se réveiller dans les bras d’une femme, trouve-toi s'en une !
Dis-je en claquant mon épée vers lui.
Il la bloque à l’aide du manche de sa hache et me sourit comme l’idiot qu’il est…
_ Nan, merci. Je suis très bien comme je suis.
_ Vous parlez où vous vous battez ! Cri Einar en se foutant carrément de notre gueule.
Je reprends mes attaques et Alek ne me laisse pas beaucoup de répit. Quand j’aperçois Sven au loin, je stoppe mon attaque et le regarde. Alek en profite pour me déstabiliser, me faire tomber et poser sa hache contre mon cou.
_ T’es mort, mon frère.
Je capitule en levant les mains en l’air. Mon frère me libère et m’aide à me lever. Je retourne près d'Einar, sans lâcher Sven des yeux.
_ Il reste combien de temps ?
_ Il veut s’assurer que le mariage a été consommé.
_ Quoi ??
_ Il faut que je te fasse un dessin de ce que cela signifie.
_ Je sais ce que ça veut dire… Il n’est pas question qu’il l’approche à nouveau !!
_ Je sais, je lui ai dit que l’ont verré ça plus tard.
_ Voir quoi.
_ …
_ Einar, que veut-il au juste. Alana est ma femme et c’est tout ce qu’il y a à savoir ! Ce qui se passe quand nous sommes tous les deux, ne regarde que nous.
_ Elle s'est refusée à toi ?
_ Elle n’est pas encore prête.
_ Je n'aurais jamais cru que tu accepterais de patienter ! Dit Alek.
_ Parle encore plus fort, il ne t’a pas entendu !
_ Désolé… Dit-il simplement.
_ Donc tu n’as pas encore…
_ Non.
Je le vois froncer les sourcils et réfléchir… Puis, il relève la tête vers moi et me fait signe de le suivre, après avoir demandé à Alek d’occuper Sven.
_ Où allons-nous.
_ Parler à Loucinda… Elle pourra peut-être trouver une solution pour berner le père d’Alana.
_ Einar, je lui ai promis d’attendre qu’elle soit prête pour ça et je compte bien tenir ma promesse.
_ Oui, je comprends…
« Je sens que je vais finir par le buter son paternel ! »
On arrive à la hauteur de la maison d’Einar et quand on entre, on se retrouve face à Loucinda, Elfie, Kessy la mère d’Alana et Alana… Une vraie petite réunion. Elles qui sont aussi blancs que des brebis et nous deux, aussi crasseux que des porcs qui se seraient roulés dans la boue et en sueur par-dessus le marché…