Chez la grand-mère Le jour suivant le soleil se leva aussi radieux que la veille, Pierre et les chèvres reparurent à l’heure accoutumée, et toute la troupe reprit le chemin de l’alpage. Il en fut ainsi tout l’été, jour après jour, tant et si bien que Heidi, toute brunie par le grand air et le soleil, devenait chaque jour plus forte et plus robuste. Rien ne manquait à son bonheur ; elle vivait heureuse et insouciante, au jour le jour, comme les petits oiseaux dans la forêt. Quand l’automne fut venu, et que le vent commença à souffler plus fort sur la montagne, il arriva plus d’une fois que le grand-père dit à l’enfant, le matin : – Aujourd’hui tu resteras à la maison, Heidi, le vent pourrait bien t’emporter d’un coup dans la vallée, un brin d’enfant comme toi ! Ces matins-là Pierre pre