IICe long retard à commencer le combat avait été bien plus pacifiquement interprété par Toussaint Lavenette. Tant que s’était fait entendre, dans les parties supérieures du navire, le bruit des fusils, des sabres, des haches, des anspects et des affûts de canon qu’on disposait pour le combat, l’ex-noyé était resté tapi sous sa couverture, accroupi de peur, maudissant la guerre et ses furies, maudissant ses compagnons qui, disait-il, avaient eu la lâcheté de le laisser là, dans son lit, pour aller se battre ; et enfin se maudissant lui-même de s’être embarqué sur la foi de M. de La Harpe. Mais, lorsque le tumulte du branle-bas eut cessé, et qu’un silence mystérieux enveloppa le navire, Lavenette reprit confiance dans la conservation des bienfaits de la paix. Il retira peu à peu sa tête de d