IIDe graves évènements s’étaient passés à bord pendant les scènes que nous venons de décrire. L’accident de Lavenette ayant forcé le capitaine Flottard, ainsi que nous l’avons vu, de suspendre sa marche au sortir de Brest, la Rapide avait été signalée au point du jour par la croisière anglaise dont jusqu’alors elle avait ingénieusement trompé la surveillance. Une frégate et une corvette s’étaient mises à sa poursuite. On n’avait plus cessé de les apercevoir à l’horizon, sous l’apparence de deux petits points blanchâtres, variant de forme et de grosseur, selon les mille circonstances de voilure qui survenaient sur leur bord ou sur celui de la Rapide. Toute la journée s’était passée dans ces alternatives : jeu sublime, dont le danger même augmente à chaque instant l’attrait. Les marins s