IV Le lendemain – grand jour – je rendis officiellement visite à la famille Roderich. L’habitation du docteur s’élève à l’extrémité du quai Batthyani, à l’angle du boulevard Tékéli, lequel, sous différents noms, fait le tour de la ville. C’est un hôtel moderne, d’une ornementation riche et sévère à l’intérieur, meublé avec un goût qui témoigne d’un sens artiste très affiné. Par une porte cochère flanquée d’une petite porte de service, on pénètre dans une cour pavée qui se prolonge en un vaste jardin ceinturé d’ormes, d’acacias, de marronniers et de hêtres, dont les cimes dépassent le mur de clôture. En face de ces deux portes sont les communs, tapissés d’aristoloche et de vigne vierge, et réunis au corps de logis principal par un couloir à vitraux de couleur, qui aboutit à la base d’une