III Marc m’attendait, comme je l’avais pensé, au débarcadère et me tendait les bras. Nous nous serrâmes cœur contre cœur. « Henri... mon cher Henri ! répétait-il, la voix émue, les yeux humides, bien que toute sa physionomie exprimât le bonheur. – Mon cher Marc, disais-je de mon côté, que je t’embrasse encore ! » Puis, après les premières effusions : « Allons ! en route ! m’écriais-je. Tu m’emmènes chez toi, je pense ? – Oui, à l’hôtel, l’hôtel Temesvar, à dix minutes d’ici, rue du Prince-Miloch... mais non sans t’avoir présenté auparavant à mon futur beau-frère. » Je n’avais pas remarqué un officier qui se tenait un peu en arrière de Marc. C’était un capitaine. Il portait l’uniforme de l’infanterie des Confins militaires. Vingt-huit ans au plus, d’une taille au-dessus de la moyenne